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Enfant maltraité ou en danger : comment agir ?

Campagne de sensibilisation maltraitance Fondation pour l'Enfance 1989
© Fondation de France / Wikimedia

En France, deux enfants par jour meurent des suites de maltraitances infligées par leurs parents ou des adultes responsables tandis qu’une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son compagnon. Pourtant, la plupart des témoins de ces violences ou maltraitances ne savent pas comment réagir et se taisent, et vous ? 

Les caractéristiques des maltraitances envers les enfants

Voici les principales caractéristiques des situations de maltraitance ou de violence envers les enfants :

  • Tous les milieux sociaux sont concernés par les violences et maltraitances infligées aux enfants (ou aux femmes), qu’il s’agisse des victimes ou des agresseurs.
  • Les auteurs de maltraitances peuvent avoir n’importe quel âge, il peut s’agir d’un autre mineur.
  • Ces agresseurs sont de sexe masculin dans la plupart des cas, mais pas toujours.
  • La majorité des auteurs de maltraitance appartiennent à l’entourage immédiat de l’enfant (famille, amis, plus rarement des connaissances).
  • Un enfant victime de violence a tendance à minimiser ce qui lui arrive, mais jamais à exagérer, car souvent il n’ose pas en parler.

Comment repérer les signaux d’alerte ?

Les signes décrits ci-après peuvent avoir une autre explication que celle de la maltraitance (accident, problèmes familiaux autres, difficultés scolaires, maladie physique ou psychique…) Mais mieux vaut suspecter par précaution un danger si la situation reste inexpliquée, ou que les raisons invoquées ne sont pas convaincantes ou pas crédibles.

Source : ActionEnFrance.org

Les signaux d’alerte supplémentaires

Le repérage d’éventuels premiers signes d’alerte peut être accompagné d’un repérage de seconds signes chez l’enfant victime tels que :

  • le sentiment de culpabilité : l’enfant croit qu’il est responsable de la violence qu’il subit
  • la honte : l’enfant a tendance à se dévaloriser
  • la peur : il a peur des représailles en cas de révélation des maltraitances
  • le chagrin et l’anxiété : l’enfant est triste, isolé, il se désintéresse de l’école, de ses amis…
  • la colère : l’enfant se venge en dehors de la maison de ce qu’il subit à l’intérieur
  • l’impuissance : il ne veut pas réagir car il pense que ça ne sert à rien.

Comment agir ou réagir face à un enfant maltraité ?

Si vous soupçonnez un enfant d’être victime de maltraitance ou de violence :

  • observez les comportements de l’enfant pour déceler tout appel à l’aide de sa part
  • observez si les adultes qui amènent et viennent chercher leurs enfants ont un comportement violent avec eux pendant ces moments, essayez de discuter avec eux sans les accuser, les juger ni leur parler de maltraitance ou de violence car ils pourraient s’en prendre à l’enfant
  • en privé, dîtes à l’enfant que vous avez du temps pour parler avec lui de tout ce qu’il souhaite
  • toujours en privé, si vous voyez qu’il ne va pas bien, demandez-lui ce qui ne va pas
  • s’il se confie, écoutez-le, rassurez-le
  • dîtes-lui que vous pouvez l’aider et le soutenir s’il a des problèmes en lui expliquant qu’il existe des personnes dont le métier est de s’occuper des enfants victimes de violences.

Appelez le 119 si vous êtes sûr(e) que l’enfant est en danger

Le 119 est le Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger (SNATED).

Ce numéro gratuit est dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l’être, il est géré par 50 professionnels de l’enfance qui se relaient pour répondre aux appels.

Si vous ne réagissez pas alors que vous avez été témoin d’une situation de violence ou de maltraitance pouvant mettre en danger la vie d’un enfant, et que par la suite l’enfant est blessé ou décède, il y a un risque d’être jugé pour non-assistance à personne en danger (article 223-6 du Code Pénal).

Quelles conditions pour appeler le 119 ?

  • Vous n’avez pas besoin d’avoir des preuves avant de contacter le 119.
  • Si la situation d’un enfant vous inquiète, parlez-en avec un écoutant du SNATED, qui évaluera avec vous les signaux perçus et qui vous expliquera quoi faire.

Que se passera-t-il après avoir appelé le 119 ?

  • Si la situation préoccupe le professionnel du SNATED, il rédigera un compte-rendu, appelé Information Préoccupante, qui sera transmis rapidement à la Cellule de Recueil des Informations préoccupantes (CRIP) du département, où le dossier sera suivi.
  • Si la situation nécessite une mise en sécurité immédiate de l’enfant, votre interlocuteur contactera les services de première urgence pour une intervention et préviendra la CRIP.
  • En cas de besoin, le responsable de la CRIP mobilisera les services sociaux du département pour évaluer en détail la situation de l’enfant (travailleurs sociaux, puéricultrices, médecins de PMI…)
  • Si le mineur est en danger ou en risque de l’être, une aide appropriée lui sera proposée (suivi de proximité, aide éducative à domicile…) mais si la famille refuse toute intervention, le Juge des Enfants pourra alors être saisi et ordonner, le plus souvent, le placement de l’enfant.

Pour finir, l’appel au 119 est confidentiel et peut rester anonyme si vous le demandez mais si l’affaire est portée devant le juge, celui-ci pourra décider de lever cet anonymat pour vous demander de témoigner en faveur de l’enfant, afin de mieux le protéger.

Tout témoin d’une situation de maltraitance ou de danger d’un enfant doit réagir et appeler le 119. Si la justice s’aperçoit plus tard que ce témoin aurait pu sauver l’enfant, celui-ci peut être poursuivi pour non-assistance à personne en danger (article 223-6 du Code Pénal).

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