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Grossesse et tabac : des effets toujours nocifs pour le bébé trois mois après l’arrêt

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Crédits :Highwaystarz-Photography/ istock

Fumer lors de la grossesse est extrêmement déconseillé. Au même titre que l’alcool, le tabac peut avoir des conséquences graves sur la naissance de l’enfant et son développement. Nous avons tendance à penser que l’arrêt de ces mauvaises habitudes pendant la grossesse permettait d’y remédier. Pourtant, des chercheurs grenoblois ont mené une étude sur 568 femmes enceintes et en ont conclu qu’arrêter la cigarette juste avant la grossesse ne suffisait pas à écarter tous les dangers.  

Le placenta aurait « une mémoire » de trois mois

Ces chercheurs  de l’INSERM, du CNRS et de l’université Grenoble Alpes ont publié leur étude ce mercredi 7 octobre. L’ADN du placenta de 568 femmes a été scruté et analysé. Durant l’étude, elles ont été séparées en trois catégories. Des non-fumeuses, des femmes ayant arrêté moins de trois mois avant la grossesse et certaines qui ont continué de fumer même pendant leur grossesse.

Chez les fumeuses, 178 régions de leur génome placentaire avaient subi des altérations. C’est-à-dire que les gènes dans la séquence ADN de leur placenta ont des risques de mal s’exprimer. Ce sont des conséquences typiques de la consommation de tabac pendant la grossesse.

Pus surprenant en revanche, les femmes ayant arrêté la cigarette moins de trois mois après être tombées enceintes présentent également 26 régions touchées.

L’étude en conclut qu’un arrêt du tabac trois mois avant la grossesse est tout de même nuisible pour le placenta, et donc pour l’enfant. Effectivement, le placenta possèderait une « mémoire » au sein de ses tissus et se souviendrait des effets de la cigarette.  Cette mémoire durerait trois mois.

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Crédits :magicmine/ istock

Rappel des effets nocifs du tabac pendant la grossesse

La cigarette a tout d’abord des conséquences sur la fécondité de la femme. En effet, les différentes substances contenues dans le tabac endommagent les tissus de différents organes comme les ovaires, l’utérus et les trompes utérines. C’est ce qu’on appelle l’hypoxie : une mauvaise oxygénation de ces tissus. La toxicité de ces produits serait délétère pour les fonctions endocriniennes, vitales pour la fertilité.

Également, le risque de fausse couche se retrouve multiplié de 1,5 à 3 fois. Pour une consommation au-delà de 30 cigarettes quotidiennes durant la grosse, le multiplicateur de risques peut grimper jusqu’à 4 ou 5.

Pour le fœtus et pour l’enfant, les conséquences peuvent être graves. En effet, le tabac est la première cause de retard de croissance intra-utérin. Par rapport à une femme non-fumeuses, le poids du bébé au moment de la naissance d’une femme consommant 10 cigarettes diminue en moyenne de 200 grammes. Des malformations et problèmes respiratoires peuvent de même survenir.