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Semaines de 4 jours de travail : tour d’horizon mondial

Tired young businessman working at home using lap top and looking Anxious
Crédits: IStock/filadendron

“Le travail c’est la santé”. Cette maxime n’a jamais été aussi inexacte. Nous passons le plus clair de notre temps au travail et les conditions ne sont pas forcement idéales : horaires à rallonge, flexibilité, dépendance numérique, mise entre parenthèses de la vie privée. La semaine de 4 jours, cela vous conviendrez ? Des pays ont fait le pari d’expérimenter la réduction du temps de travail ou en discutent. Zoom sur ces nouvelles façons de travailler.

L’expérimentation islandaise

Cette expérience, menée entre 2015 et 2019 et impliquant plus d’un pour cent de la population active du pays, soit 2500 travailleurs, a été organisée par le conseil municipal de Reykjavik et le gouvernement islandais suite à la pression des syndicats et des groupes de la société civile. Les employés sont passés de 49 heures de travail hebdomadaire à 35 ou 36 heures sans aucun impact sur leur salaire.

Les résultats ont été très satisfaisants. Les salariés ont non seulement été plus productifs, mais leur bien-être au travail et en dehors s’est nettement amélioré. Les fédérations syndicales islandaises ont commencé à négocier une réduction des horaires pour l’ensemble du pays et plus de 80% des travailleurs islandais ont eu la possibilité de réduire leurs heures de travail.

Les nouvelles directives japonaises

Le Japon est connu pour son dynamisme entrepreneurial très concurrentiel et un management à la dure. Les salariés ne comptent pas leurs heures et font l’impasse sur leurs jours de congés. Les conséquences sont nombreuses : arrêts maladies longues durées, burn-out, suicides ou morts subites suite à des accidents cardiovasculaires causés par le stress et le surmenage. La dernière loi datant de 2019 limite les heures supplémentaires à 100 heures par mois !

Le gouvernant japonais a annoncé dans ses directives annuelles en matière de politique économique un changement radical de cap. Il recommande aux entreprises de proposer des week-ends de trois jours à leur personnel. Reste à savoir si cette mesure sera appliquée et le cas échéant de quelle manière.

Shot of a group of colleagues giving each other a high five while using a computer together at work
Crédits: IStock/laflor

La mise à l’étude en Espagne

L’Espagne envisage de passer à la semaine de 4 jours, soit 32 heures de travail hebdomadaires sur quatre jours sans perte de salaire. Le pari est simple : moins travailler pour être plus performant et être en meilleure santé.

Le gouvernement espagnol a accepté de tenter une expérimentation en ce sens. Aucun détail n’a cependant été communiqué concernant le début de l’essai ou le nombre d’entreprises concernées. Les discussions n’en sont qu’au commencement. Un plan de 50 millions d’euros sur trois ans est envisagé pour permettre aux entreprises de prendre le risque sans risquer la banqueroute.

Qu’en est-il du télétravail ?

Depuis le confinement, de nombreux salariés se sont retrouvés en télétravail. En France, si l’on ne parle pas de semaines de 4 jours, le travail à distance séduit. Il concernait encore 8% des salariés au mois de mai dernier. Selon un sondage Harris Interactive, réalisé pour l’agence de communication Epoka et dévoilé vendredi 25 juin, 2,7 jours de télétravail par semaine en moyenne seraient l’idéal. Ceux qui étaient en télétravail intégral pendant la crise sanitaire souhaiteraient 3,3 jours par semaine de télétravail. Pour ceux qui alternaient travail à distance et sur site, la moyenne se situe autour de 2,4 jours de télétravail par semaine.

Le passage à la semaine de quatre jours semble être au cœur des discussions dans de nombreux pays. Mesure sociale, elle implique toutefois une réorganisation complète du travail pour les entreprises. Pour les salariés, elle peut s’accompagner de dégradations des conditions de travail suivant les entreprises, comme une flexibilité totale au niveau des horaires. Le télétravail offre quant à lui une vraie souplesse tant dans les horaires que dans la répartition du travail, mais repose sur un lien de confiance entre le patron (ou délégués) et ses salariés. Il ne s’adresse pas non plus à tout type de salariés et à tous les emplois.

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