Mise à jour le 7 mai 2019
La tuberculose, autrefois appelée la “consomption”, est une maladie infectieuse et contagieuse, due à une bactérie appelée Mycobacterium tuberculosis, qui s’attaque dans la plupart des cas aux poumons. Elle peut aussi toucher d’autres parties du corps telles que les reins, les ganglions et les os. La tuberculose est l’une des dix premières causes de mortalité à travers le monde.
En 2016, 1,7 million de personnes sur 10,4 millions ayant contracté la maladie en sont décédées. Pour les personnes en bonne santé le risque de contracter la maladie est moins élevé que pour les personnes plus fragiles (population précaire, personnes âgées, migrants, les personnes atteintes du VIH…). Cette maladie a beau être bien moins courante qu’elle ne l’était il y a quelques dizaines d’années, elle reste un réel problème de santé publique dans différentes régions du monde. La Chine, le Nigéria, l’Inde, l’Indonésie, le Pakistan, les Philippines et l’Afrique du Sud concentrent près de 64% des cas de tuberculose.
Sommaire
À quoi est due la maladie ?
En France, la tuberculose humaine est essentiellement due à la bactérie Mycobacterium tuberculosis, également appelée “bacille de Koch” transmis autrefois par la vache et le mouton.
Seule une personne souffrant de tuberculose pulmonaire peut transmettre la tuberculose. Elle contamine son entourage en toussant, crachant ou éternuant. Dans la très grande majorité des cas, les personnes nouvellement atteintes de tuberculose ont eu des contacts répétés et prolongés avec la personne malade (cadre familial, cohabitation, hôpital…).
Il existe trois formes de tuberculose
- La tuberculose pulmonaire : elle est la forme la plus fréquente de tuberculose (70% des cas). Dans ce cas, les tissus pulmonaires sont détruits par les bactéries, formant des cavités.
- La tuberculose extrapulmonaire : moins fréquente, cette forme de tuberculose est due à l’attaque des bactéries à d’autres parties du corps que les poumons.
- La tuberculose disséminée (ou miliaire) : les bactéries s’attaquent à l’ensemble de l’organisme par le système sanguin (tuberculose pulmonaire et extrapulmonaire).
Les symptômes de la tuberculose
Il est possible d’avoir la tuberculose sans le savoir dans un premier temps. Lorsque la bactérie est présente dans l’organisme pendant plusieurs mois voire des années sans que celle-ci ne se manifeste, cela s’appelle la tuberculose latente. La maladie se déclare avec la bactérie qui se multiplie. Certains symptômes associés apparaissent alors. S’ils persistent pendant plus de trois semaines, ces symptômes doivent vous alerter :
- la fièvre
- les sueurs nocturnes
- l’essoufflement
- les douleurs thoraciques
- les douleurs articulaires, plus rarement
- la toux (accompagnée de crachats teintés de sang)
- les maux de tête
- la fatigue
- la perte d’appétit et l’amaigrissement.
Diagnostic
En ce qui concerne le diagnostic, certains pays continuent d’utiliser la méthode d’examen au microscope des expectorations (des crachats) afin d’observer la présence des bactéries causant la maladie. Cette méthode ne permet pas de détecter la résistance de ces bactéries aux médicaments. En 2010, l’OMS recommandait d’utiliser le test Xpert MTB/RIF. Il s’est beaucoup développé depuis. Il permet de détecter la tuberculose mais aussi la résistance au médicament contre la maladie. Plus d’une centaine de pays utilisent cette méthode.
Pour le diagnostic de la tuberculose multi ou ultrarésistante tout comme pour celui de la tuberculose chez les personnes atteintes du VIH, cela est plus compliqué (et plus cher). Il existe depuis 2016, quatre nouveaux tests de diagnostic dont un pour les personnes ne pouvant utiliser le Xpert MTB/RIF et trois pour détecter le degré de résistance aux médicaments.
La tuberculose est contagieuse, mais comment ?
Comme nous vous le disions précédemment, la tuberculose est une maladie contagieuse. Elle peut se transmettre par la salive notamment les postillons, lorsqu’une personne tousse, éternue ou parle par exemple. Un simple contact avec une personne infectée ne permet pas de contracter la maladie, un contact prolongé ou répété est généralement nécessaire. Les personnes ne présentant pas les symptômes ne sont pas contagieuses et celles suivant un traitement depuis au moins deux ou trois semaines ne le sont plus.
Une augmentation inquiétante des cas
Entre 2015 et 2017, une hausse de 10% a été enregistrer par l’observatoire de Santé publique France. Les résultats sont publiés et disponible dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de l’organisme. Ceux-ci indiquent une augmentation assez inquiétante dans la région parisienne où le nombre de cas déclaré était de 15.8 pour 100 00 habitants en 2017.
« Les populations concernées par cette augmentation sont celles souffrant le plus de précarité et de promiscuité, notamment les personnes nées à l’étranger, en hébergement collectif ou sans domicile fixe et celles arrivées récemment en France », indique le BEH.
Traitement
La tuberculose se soigne et se guérit dans la plupart des cas, lorsque les médicaments antituberculeux sont fournis et pris correctement. Pour la forme de la tuberculose sensible aux médicaments, quatre antibiotiques sont prescrits (l’isoniazide, le rifampine, l’éthambutol et le pyrazinamide) et administrés par voie orale.
La durée du traitement est d’au moins 6 mois, pouvant aller jusqu’à 12 mois bien que les personnes ne soient plus considérées comme contagieuses après deux ou trois semaines. Le temps de la contagion, les personnes atteintes doivent rester chez elles ou bien porter un masque lorsqu’elles sont exposées au public.
Il peut arriver que les bactéries soient résistantes aux deux principaux antibiotiques du traitement : l’isoniazide et le rifampine. Cela s’appelle la multirésistance. Dans ce cas, jusqu’à six antibiotiques peuvent être combinés au cours du traitement, dont certains sont administrés par intraveineuse. Ce traitement est plus long et peut durer jusqu’à deux ans.
Lorsque les bactéries et la tuberculose se révèlent être encore plus tenaces, elles sont considérées comme ultrarésistantes. Dans ce cas, les traitements précédents ne sont pas suffisants et il est nécessaire d’avoir recours à un traitement encore plus important et plus toxique, administré par voie intraveineuse.
Sources : Doctissimo, OMS, Passeport Santé et Ameli.