N’avez vous jamais senti votre cœur s’emballer suite à la perte de l’amour de votre vie ? Le décès d’un proche ? Aviez-vous tellement mal que vous aviez l’impression qu’il pouvait exploser ? Vous étiez alors peut-être atteint du « syndrome du cœur brisé ». Cette maladie peut faire sourire, mais elle est en réalité quasiment aussi grave qu’un infarctus, et peut conduire dans certains cas à la mort.
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Un syndrome méconnu aussi grave qu’un infarctus
Il est également appelé Takotsubo (ou TTS), car il a été découvert en 1991 par des médecins japonais. Ce nom fait référence à une amphore servant autrefois de piège à poulpes. Le terme de piège a du sens, car le syndrome se déclenche suite à une brutale décharge d’hormones liées au stress. Le cœur se retrouve alors paralysé, sans pouvoir se contracter.
Concrètement, les symptômes se manifestent par une vive douleur comprimant notre poitrine, qui dure une dizaine de minutes. Elle va petit à petit se diffuser dans la mâchoire avant de descendre dans le bras. Une envie de vomir peut être également présente.
Dans 90 % des cas, une courte hospitalisation suivie d’une rééducation par un kiné du cœur suffit pour s’en remettre. Mais parfois, la mort peut survenir subitement, à la manière d’un infarctus. De fait, la mortalité du Takotsubo est presque aussi forte que celui de l’infarctus du myocarde : 3,7 % des cas contre 5,3 %.
Cependant, son origine est différente. Là où l’infarctus est causé par une obstruction d’une artère coronaire, le TTS est plutôt lié à une déformation du ventricule gauche du cœur, qui peine à faire circuler le sang efficacement.
L’amour brisé, en augmentation pendant la pandémie
En plein milieu de la crise sanitaire mondiale, les Français n’ont pas été épargnés par les peines de cœur, comme le décès d’un proche ou une séparation difficile. Le syndrome du « cœur brisé » s’est largement répandu. Habituellement, 1400 personnes sont recensées chaque année, mais ce chiffre a augmenté en 2020. En cause, la sédentarité et le stress liés à la pandémie.
D’après une étude américaine, le nombre de cas aurait été multiplié par 4,58. Au CHU de Lille, ce nombre est passé de 1 à 2 voire 3 par mois.
Qui est concerné ? Comment le prévenir ?
Les femmes ménopausées de plus de 50 ans sont les principales victimes du Takotsubo. En effet, les œstrogènes, qui protégeaient auparavant le cœur des émotions, ne sont alors plus produits. L’hormone en question, l’œstradiol, voit sa concentration chuter alors qu’elle joue un rôle cardioprotecteur.
Mais les patients peuvent être également plus jeunes. Ces dernières ont souvent des personnalités anxieuses. Leur connectivité cérébrale est altérée, ce qui pourrait les rendre plus vulnérables aux émotions plus fortes.
Pour prévenir ce syndrome, l’activité physique est un excellent moyen. Apprenez à vous détendre, à vous poser, ne serait-ce que 5 minutes. Les exercices de méditation peuvent également vous être bénéfiques.