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Mortalité et hausse des températures : des chercheurs alertent

Thermometer Sun 40 Degres. Hot summer day. High Summer temperatures
Crédits : IStock / batuhan toker

La hausse des températures ainsi que la mortalité et les problématiques mondiales qui lui sont liées ne datent pas d’hier. Ce phénomène s’accélère en même temps que le monde court après une industrialisation massive et des modes de consommation toujours moins écologiques. Depuis plus d’une décennie, les grosses vagues de chaleur se multiplient dans le monde. D’ailleurs, en ce mois de juillet 2021, l’Amérique du Nord s’est embrasée et on ne comptait pas moins de 49 °C à Vancouver (Canada). Des vagues caniculaires ont également balayé la Russie, le Pakistan ou l’Inde. Face à cela et devant l’attentisme général, des chercheurs réalisent un travail de prévention et d’éveil des consciences. Ils espèrent être entendus par les États et être relayés par les Instances internationales.

Plus d’un tiers des décès dans le monde sont dus à la hausse des températures

Le 31 mai dernier, une étude internationale a été publiée dans la revue Nature Climate Change. Entre 1991 et 2018, 70 chercheurs internationaux ont travaillé sur 732 sites répartis dans 43 pays dont ils ont étudié les données sanitaires, les relevés de températures et les modélisations climatiques. Ils se sont alors interrogés sur la différence entre le nombre de décès liés à la chaleur et les décès qui auraient été attendus sans réchauffement. Les conclusions sont alarmantes : 37% des décès liés à la chaleur sont directement liés aux conséquences du réchauffement climatique. Le bilan est de 100 000 décès par an liés à la chaleur et directement attribuables au changement climatique.

Les chercheurs manquaient toutefois d’informations sur certaines régions du monde les plus touchées comme l’Asie du Sud ou l’Afrique. Les conclusions pourraient donc être revues à la hausse.

A portrait of woman in front of fan suffering from heat holding thermometer. Hot weather concep
Crédits : IStock / Aleksej Sarifulin

Une mortalité en hausse dans de nombreux pays

Des chercheurs l’Institut de Barcelone pour la santé mondiale tirent quant à eux la sonnette d’alarme dans leurs travaux publiés le 1er juillet 2021 dans la revue scientifique The Lancet. Ils ont analysé les données de mortalité et de température enregistrées dans seize pays européens entre 1998 et 2012. Leurs résultats indiquent que plus de 7% des décès enregistrés au cours de cette période étaient attribuables à la hausse des températures.

Outre le pourcentage de décès attribués à la hausse des températures, les chercheurs pointent aussi le développement de maladies liées à ce même phénomène. Ainsi, les maladies infectieuses comme le paludisme, la dengue, la sécheresse et donc l’insécurité alimentaire ou encore l’asthme sont en hausse constante.

Thermometer in the Netherlands showing 40 degrees celcius, a new temperature record for the Netherlands in the summer of july 2019.
Crédits : IStock / Dafinchi

Les objectifs de l’Accord de Paris sont très loin de la réalité de terrain

Rappelez-vous des Accords de Paris. Nous sommes alors le 12 décembre 2015 lors de la COP21 à Paris et c’est la première fois qu’un tel accord est trouvé. Il permettrait de “lutter contre le changement climatique et pour accélérer et intensifier les actions et les investissements nécessaires à un avenir durable à faible intensité de carbone“.

Sa mesure phare était la limitation de l’élévation de la température à 1,5 °C. La réduction des émissions de gaz à effets de serre était dans le viseur, et ce, grâce à la coopération internationale sur le plan financier pour l’appliquer à l’ensemble des pays signataires. 185 pays ont depuis ratifié ce texte rentré en vigueur le 4 novembre 2016.

Cinq ans après, Antonio Guterres, le président de l’ONU, dresse dans une allocution un bilan négatif. Les émissions devraient être réduites de 7,6 % tous les ans entre 2020 et 2030 pour respecter l’accord de Paris. Seule l’année 2020, marquée par le ralentissement économique à cause du Covid-19, a engendré une baisse inédite de 7 % des rejets de dioxyde de carbone. Elles sont néanmoins en constante augmentation les autres années. Les signataires devaient rendre un bilan chiffré de leurs actions à l’ONU avant le 31 décembre 2020. Pour l’heure, moins de la moitié d’entre eux l’ont fait.