Dans une interview pour Le Parisien, André Cicolella, toxicologue et président de l’association Réseau Environnement Santé, évoque les dangers de l’acrylamide, une substance cancérigène que l’on retrouve dans certains gâteaux ou biscuits industriels. Des ONG comme le WECF, Women Engage for a Common Future ou Femmes Engagées pour un Futur en Commun, estiment que certains biscuits contiennent un taux trop élevé d’acrylamide, dangereux pour la santé. Pourquoi et comment éviter cette substance toxique ?
Sommaire
Etude : certaines marques de biscuits contiennent trop d’acrylamide
En janvier 2017, une étude indépendante sur la teneur en acrylamide de 25 marques françaises de biscuits pour enfants avait été commandée par la fondation Changing Markets, qui vise à accélérer et à élargir les solutions vers une transition durable, en partenariat avec le WECF et SumOfUs, plateforme mondiale de consommateurs/travailleurs/investisseurs. La pétition de SomOfUs “Dites au Commissaire européen à la Santé de bannir l’acrylamide de notre nourriture”, avait rassemblé plus de 240.000 signataires en 2016.
Le laboratoire qui a analysé les résultats, Fera Science Ltd au Royaume-Uni, a découvert que plusieurs biscuits pour enfants en bas âge vendus sur le marché français contiennent des taux élevés d’acrylamide, un cancérogène connu. En pratique, cette substance toxique peut valoir au produit en contenant en quantité dangereuse pour la santé à court, moyen ou long terme, d’être retiré du marché.
En résumé, cette étude montre que les très jeunes enfants peuvent être exposés à des teneurs en acrylamide proches voire au-dessus des taux tolérés par l’Europe. Le taux le plus élevé en acrylamide a été retrouvé dans des biscuits destinés aux enfants de plus de 12 mois de la marque Nestlé, qui dépassent le taux de 200 microgrammes par kilo établi par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Les Biscuits orange de la marque Picot (groupe Lactalis) et les Biscuits junior aux pépites de chocolat de la marque Carrefour, contiennent des taux d’acrylamide inférieurs au seuil recommandé mais qui seraient tout de même trop élevés et dangereux pour la santé d’après le WECF.
De l’acrylamide très présente dans notre nourriture
L’acrylamide est une molécule qui se forme lorsque l’on cuit à plus de 120°C certains aliments riches en amidon comme les pommes de terre (frites, chips), les gâteaux, les biscottes, le pain, etc.
Cette substance est connue pour être cancérigène et toxique pour la reproduction sur le long terme. Le problème, c’est que nous y sommes régulièrement exposés toute notre vie.
Malgré des études scientifiques qui montrent que l’ingestion d’acrylamide en forte quantité et sur une période prolongée provoque la formation de tumeurs cancéreuses chez des animaux de laboratoire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qualifie son impact sur la santé de « probable ».
Par contre, l’Autorité européenne de sécurité des Aliments (EFSA) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) en France, considèrent ce composé cancérogène comme particulièrement préoccupant, notamment concernant l’exposition des jeunes enfants.
Comment éviter cette substance ?
Limitez ou stoppez définitivement l’achat et la consommation de gâteaux et de biscuits industriels contenant de l’amidon, et réduisez votre consommation de frites, de chips et de pain, même fait maison.
Privilégiez une alimentation la plus saine possible, riche en fibres et donc en fruits et légumes, bio de préférence afin d’éviter d’autres substances cancérigènes et toxiques, notamment les pesticides.
Engagez-vous, faites pression auprès des fabricants agroalimentaires en rejoignant une association. Les associations de protection de l’environnement par exemple, s’intéressent beaucoup à ces questions d’alimentation et de consommation saine, éthique et durable.
Sources : Le Parisien, WECF
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