Une étude publiée le 13 juillet dernier dans la revue American Journal of Epidemiology révèle un lien entre la conduite et la perte de matière grise.
L’étude
Des chercheurs britanniques ont mené une enquête sur un panel de 500 000 individus âgés de 37 à 73 ans ; ces derniers ont été régulièrement soumis à des tests de mémoire et d’intelligence pendant 5 ans.
Deux conclusions intéressantes ont résulté de cette étude :
- Près d’1/5 des personnes qui conduisaient plus de 2 heures par jour montraient des capacités intellectuelles inférieures à celles des autres au début de l’étude.
- Les fonctions cognitives de ces mêmes personnes auraient continué de décliner graduellement et de façon plus perceptible que celles de ceux qui prenaient rarement le volant voire pas du tout au cours de l’étude.
Cette dernière avait pour but principal de rechercher un lien possible entre les comportements sédentaires, c’est-à-dire la pratique d’activité à faible dépense énergétique en position assise ou couchée, et les fonctions cognitives. Jouer aux jeux vidéos, regarder la télévision, travailler sur l’ordinateur et même conduire correspondent tous à des activités sédentaires.
Résultats et hypothèses
Les résultats observés varient de façon très distincte selon l’activité.
Il semblerait, en effet, que conduire quotidiennement pendant une durée supérieure à 2 heures et regarder la télévision plus de 3 heures auraient des effets similaires sur le cerveau : les deux occupations causeraient un déclin cognitif.
Néanmoins, contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, il est impossible que l’inactivité physique seule soit en cause puisque travailler sur l’ordinateur et jouer aux jeux vidéos aurait un effet inverse et améliorerait les performances intellectuelles.

Il avait déjà été prouvé que la conduite et le visionnage de la télévision impliquaient des conséquences négatives pour le cœur, on cherche désormais à savoir comment elles déprécient les capacités intellectuelles.
Deux hypothèses antinomiques ont été formulées par Kishan Bakrania, chercheur à l’université de Leicester et auteur de l’étude :
- la première est que le cerveau serait au “point mort” pendant la conduite.
- la seconde suppose que le stress et la fatigue causés par une concentration intense provoqueraient le déclin cognitif.
Quelle que soit la cause de ce vieillissement cognitif, vous êtes désormais mis en garde : trop conduire risquerait de vous abêtir !
Sources : American Journal of Epidemiology ; LCI
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