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L’eau du robinet polluée aux micro-particules de plastique

eau du robinet
© Pixabay

D’après une importante étude scientifique publiée dans le quotidien The Guardian, l’eau du robinet serait contaminée par des fibres plastiques dans une douzaine de pays. La consommation de ces fibres peut représenter un risque pour la santé humaine. Quels pays sont touchés par cette pollution et dans quelle mesure ?

159 échantillons testés dans 12 pays

Malheureusement, l’étude n’a été menée que dans 12 pays et plusieurs échantillons d’eau du robinet prélevés dans ces 12 pays ont présenté des taux plus ou moins inquiétants de fibres plastiques. Le plastique, lorsqu’il se dégrade dans l’environnement et notamment dans l’eau, se transforme en micro-particules de plastique qui s’éparpillent partout dans l’environnement (air, terre, eau). Elles finissent souvent leur voyage dans les cours d’eau, les lacs, les nappes phréatiques ou les océans.

L’étude en question, initiée par le site Orb Media, a révélé que 83% du total des échantillons d’eau du robinet étaient contaminés par des fibres plastiques.

Voici les principaux résultats relevés par pays ou par région du monde :

  • Les États-Unis connaissent le taux de contamination le plus élevé : 94% de l’eau du robinet contient des fibres de plastique (sur 33 échantillons),
  • En Europe, sur les 18 échantillons prélevés, 72% contiennent des micro-particules de plastique,
  • Indonésie – Jakarta : 76% des échantillons contaminés (sur 21),
  • Inde – New Delhi : 82% des 17 échantillons contaminés,
  • Liban, Beyrouth : 94% (sur 16 échantillons),
  • Ouganda, Kampala : 81% (sur 26 échantillons),
  • Equateur, Quito : 75% (sur 24 échantillons).
Les produits chimiques issus des plastiques font partie de notre alimentation quotidienne. L’eau en bouteille ne serait pas épargnée par la présence de ces microparticules de plastique, ainsi que les pots de nourriture pour bébé en plastique ou les plats à réchauffer au micro-ondes.
Ces produits chimiques contiennent notamment des perturbateurs endocriniens comme le BPA, les phtalates, les ignifugeants et même les métaux lourds toxiques, et ils sont facilement absorbés par notre organisme et lui nuire.

Microparticules de plastique : quels risques pour la santé humaine ?

Face à ces résultats, les scientifiques alertent les autorités mondiales sur le fait que la pollution au plastique peut avoir des impacts sur la santé humaine.

“Nous avons suffisamment de données de recherche concernant la faune sauvage et les répercussions que cette contamination a sur la vie sauvage (…) Si cela a une incidence sur la faune sauvage, alors, comment pouvons-nous penser que cela n’aura pas d’impact sur nous ?” a demandé le Docteur Sherri Mason, chercheur à l’Université d’Etat de New York, qui a participé aux analyses.

Les scientifiques ont soulevé deux problèmes potentiels sur lesquels il faudrait se pencher :

  • la présence de nanoparticules dans notre alimentation et dans l’environnement, capables de s’infiltrer dans l’organisme,
  • la possibilité selon laquelle les micro-plastiques puissent transporter des organismes pathogènes.

A partir du moment où l’impact sur la santé est inconnu, nous devrions suivre le principe de précaution et déterminer si ces risques sont réels, d’après les chercheurs ayant participé à l’étude.

Quelles sont les sources de pollution ?

Il existe de nombreuses sources de pollution au plastique :

  • les vêtements synthétiques (acrylic, polyester…)
  • les machines à laver qui ne filtrent pas les microparticules,
  • les systèmes de traitement des eaux qui ne filtrent pas à 100% toutes les fibres de plastiques,
  • les bouteilles d’eau,
  • les peintures utilisées pour les routes, les bateaux ou les maisons en contiennent souvent,
  • fourchettes, sacs, pailles, objets en plastique jetables,
  • poussière de pneus,
  • micro-billes dans les cosmétiques, etc.

Près de 300 millions de tonnes de plastique sont produits tous les ans, et seuls 20% sont recyclés ou incinérés. Le reste finit dans l’environnement, dans l’air, dans les sols terrestres ou dans l’eau.

Pour consommer de l’eau “saine”, les chercheurs recommandent de préférer les bouteilles en verre aux bouteilles plastiques ou d’utiliser des carafes filtrant les microparticules de plastique pour continuer à boire l’eau du robinet. Pour ceux ayant la chance de vivre près d’une source d’eau et s’y fournissant, demandez (avec d’autres habitants) à la mairie de faire analyser le taux de micro-plastiques.

Source

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