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Quand les perturbateurs endocriniens menacent l’intelligence de l’Homme…

D’après un article paru en octobre 2016 dans le Journal du CNRS et rédigé par Barbara Demeneix, biologiste et endocrinologue lauréate de la médaille de l’innovation du CNRS en 2014, les perturbateurs endocriniens pourraient interférer avec notre développement cérébral et nos capacités intellectuelles. Alors que les produits chimiques sont présents partout dans notre vie quotidienne, c’est un véritable problème de santé publique qui se dessine à l’horizon !

cerveau-pixabay

Les effets des perturbateurs endocriniens sur le cerveau

Au moment même où l’Europe s’apprête à dresser la liste des molécules qui perturbent l’action des hormones thyroïdiennes, essentielles au développement du cerveau, la biologiste Barbara Demeneix alerte les décideurs politiques et le grand public sur le fait les futures mères devraient “disposer d’un apport suffisant en iode”.
Les hormones secrétées par la thyroïde sont des signaux endocriniens indispensables dans le développement du cerveau. Si ces hormones ne sont pas présentes au bon moment pendant la grossesse et le développement du fœtus, l’enfant arrivé à terme peut souffrir de crétinisme au sens médical du terme, avec un QI de moins de 35. Le crétinisme est un état pathologique caractérisé par une diminution des facultés intellectuelles, il est généralement lié à une insuffisance thyroïdienne.
Ces substances chimiques qu’on appelle perturbateurs endocriniens sont omniprésents dans notre quotidien et sont susceptibles d’altérer l’action de ces hormones. On retrouve par exemple le bisphénol A dans les biberons en plastique, désormais interdit en Europe, mais aussi le paraben dans de nombreux cosmétiques ou encore le perchlorate dans l’eau du robinet.

Différentes études et recherches médicales sont menées depuis 2001 et montrent que cette perturbation endocrinienne comporte de réels effets négatifs sur les capacités intellectuelles de l’Homme et sur la biodiversité. Les scientifiques ont remarqué une baisse de QI et une augmentation des maladies neuro-développementales au sein de plusieurs populations.

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Wikimedia Commons

Un coût énorme pour la santé publique

Etant donné que ces perturbateurs endocriniens se retrouvent dans la nature par la force des choses, et notamment dans notre eau du robinet, leur impact sur l’environnement et la biodiversité est très difficile à estimer. Toutefois, Barbara Demeneix semble penser que leur absorption quasiment automatique par le corps humain exacerbe “sans doute” les prédispositions génétiques.

En 2015, avec cinq autres chercheurs américains et européens, la biologiste a publié une étude qui évalue le coût économique en Europe des effets de trois de ces produits chimiques (pesticide organophosphate, retardateur de flamme et plastifiant) en lien avec la baisse de QI et l’augmentation des maladies neuro-développementales. Ils en ont sont arrivés à un coût de 157 milliards d’euros par an, uniquement pour ces trois produits !

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