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Insolite : les américains sortent le premier spray nasal “anti-suicide”

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Crédits :DanielTaeger/ istock

L’annonce a fait des émules. L’armée américaine, après avoir investi plus de 3 millions de dollars dans la recherche de ce produit, voit son projet enfin validé par la FDA (l’autorité de santé américaine). Ce spray préviendrait les suicides, très courant chez les anciens combattants. Cependant, certains scientifiques restent plus que sceptiques. Alors ce spray, révolution ou arnaque monumentale ? 

Un médicament aux effets ultrarapides

Le spray anti-nasal, nommé SPRAVATO®, fut financé par le Pentagone. Un neurobiologiste enseignant à l’université de l’Indiana du nom de Michael Kubek, a mis au point ce médicament à partir d’une hormone agissant dans le cerveau dans la région de l’hypothalamus, le TRH (pour thyrotropin releasing hormone).

Ses recherches ont commencé dans les années 90. Au travers des expériences sur es personnes atteintes de dépressions profondes, il s’est aperçu que l’hormone atteignait moins facilement le cerveau par voie orale. L’injection en spray en revanche, permettrait au produit de traverser efficacement la membrane séparant le liquide céphalorachidien de la circulation sanguine.

La base de ce spray est l’esketamine, un proche parent de la kétamine utilisé comme psychotrope.

Par ce biais, les effets sont bien plus rapides qu’un antidépresseur normal. Là où ce dernier met quelques semaines avant de faire effet, SPRAVATO® est censé agir en moins de 24 h, montre en main. Sur le papier, ce médicament permettrait de combattre avec efficacité les poussées suicidaires.

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Crédits: voyagerix/ istock

Des chercheurs sceptiques et un prix exorbitant

Commercialisé par le géant américain de la pharmacie Johnson & Johnson, le spray nasal anti-suicide est proposé pour la somme de… 900 dollars le flacon. Un prix qui en fait tiquer plus d’un !

Des professeurs français de l’université de Paris dénoncent le manque de preuve réel de l’efficacité de ce spray dans la prévention du suicide. En effet, seulement des tests cliniques ont pour l’instant été effectués, ce qui est loin de représenter une situation réelle.

Trois psychiatres américains avaient par le passé également qualifié ce médicament « d’arnaque » sur le site Vice.com.

Donald Trump en tout cas, particulièrement emballé par le produit, avait déclaré qu’il était prêt à en acheter « des camions entiers » pour les anciens combattants.

Le taux de suicide pour ces derniers est très élevé, plus de 6000 tous les ans entre 2008 et 2016.