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Insolite : SARCO, la machine d’assistance au suicide

Heart beat line end of life
Crédits: IStock/joruba

Déjà en 2017, le docteur Philip Nitschke, surnommé docteur Death, faisait parler de son invention aussi morbide que révolutionnaire : la machine d’assistance au suicide. Nommée “Sarco” en référence au sarcophage, elle a été présentée au Salon du funéraire à Amsterdam en 2018.  Mais qu’est-ce que cette machine exactement ? Comment fonctionne-t-elle? Peut-elle être commercialisée à l’échelle internationale?

1. Qu’est-ce que la machine d’assistance au suicide?

La machine d’assistance au suicide est l’invention d’un Australien à la tête du groupe pro-euthanasie mondial Exit International. Anciennement médecin et radié en 2014 pour militantisme pro-euthanasie après avoir aidé clandestinement des centaines de personnes à mourir, il a décidé de construire lui-même cette machine grâce à l’impression 3D.

Ressemblant à une cabine de survie de vaisseau spatial, elle permet à son utilisateur de pouvoir contempler le paysage extérieur ou de se retrouver dans le noir complet.

Sarco
Crédits: Wikimedia commons

2. Son fonctionnement

La personne se glisse dans le sarcophage et est munie d’un casque de réalité virtuelle qui lui offre la diffusion d’images de son choix. Elle appuie ensuite sur un bouton et l’appareil diffuse de l’azote en continu. D’après The Next Web, au bout de 60 secondes, le gaz donne dans ces conditions la même sensation que celle que l’on peut ressentir après avoir bu quelques verres d’alcool. Au bout de cinq minutes, la personne perd conscience à cause du manque d’oxygène et meurt, sans souffrance. La machine permet à son utilisateur de changer d’avis à tout moment avant de perdre définitivement conscience.

3. Mise sur la marché?

Il n’y a bien sûr pas de mise sur le marché international prévue à l’heure actuelle. La question de l’euthanasie reste tabou dans de nombreux pays et les législations ne sont pas au même niveau sur cette question. La capsule a été fabriquée dans l’État de Victoria, en Australie, où l’euthanasie est légalisée. C’est la même chose pour sa présentation au salon d’Amsterdam, où l’euthanasie est également autorisée. Pourtant, même dans ces pays son invention dérange. Il faut dire que le recours à l’euthanasie y est extrêmement réduit et la communication sur ce sujet relativement tabou.

Toutefois, les plans pour l’impression 3D de la capsule devraient être disponibles gratuitement sur Internet d’ici l’année prochaine. Le dispositif pourra être assemblé n’importe où. Les personnes souhaitant télécharger ces plans devront remplir un test en ligne pour évaluer leurs aptitudes mentales. En cas de réussite, ils recevront un code d’accès valable pendant 24 heures. Une fois le code saisi, une autre confirmation de l’utilisateur devra être donnée.

Fou furieux ou avant-gardiste, Philip Nitschke et sa Sarco ont le mérite de bousculer les consciences sur des questions éthiques essentielles et rappellent des débats actuels en France autour des questions d’euthanasie. Tout autant que la vie et la santé, la mort est un sujet à prendre en considération, quel que soit l’avis que l’on ait sur la question.

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