Pour la sixième année consécutive, Prescrire, un organisme indépendant de formation permanente des professionnels soignants qui édite une revue mensuelle, a publié un bilan “des médicaments à écarter pour mieux soigner”. Cette liste recense les médicaments jugés plus dangereux qu’utiles pour la santé, en fonction de leurs résultats bénéfice/risque.
De nouveaux médicaments à éviter de prescrire
La déprescription, ou l’arrêt des médicaments (demandé par les médecins à leurs patients) était le thème de la conférence annuelle organisée par Prescrire. Même si l’organisme a confirmé l’efficacité de certains médicaments, comme le Strensiq ou le Truvada, aucune “pilule d’or”, la plus haute des récompenses, n’a été attribuée.
Prescrire a essentiellement mis à jour sa liste noire des médicaments à éviter de prescrire aux patients. Résultats : 90 d’entre eux qui sont soit inefficaces, soit dangereux, voire les deux, sur la base des médicaments analysés par Prescrire entre 2010 et 2017 et autorisés en France ou dans l’Union européenne. 79 médicaments sur 90 sont commercialisés en France.
Trois médicaments, qui figuraient déjà dans la liste des médicaments à écarter publiée par Prescrire en 2017, ne sont plus disponibles ou autorisés sur le marché aujourd’hui :
- le ranélate de strontium (Protelos°), prescrit en cas d’ostéoporose,
- l’association dexaméthasone + salicylamide + salicylate d’hydroxyéthyle (Percutalgine°) prescrite dans le traitement des tendinites et entorses,
- le catumaxomab (Removab°) prescrit en cas d’ascite maligne.
L’organisme Prescrire recommande également d’éviter la prescription d’autres médicaments comme :
- l’omalizumab (Xolair°), prescrit en cas d’asthme grave, dont la balance bénéfices-risques est réévaluée à cause d’effets indésirables qui ont été déclarés,
- le mépolizumab (Nucala°),
- le nifuroxazide,
- la métopimazine (Vogalène°, Vogalib°), prescrit en cas de gastro entérite, qui compte 4 millions de patients exposés en France en 2016. Ce médicament peut parfois provoquer des effets indésirables et notamment des troubles cardiaques graves (syncope, trouble du rythme, mort subite…)
Quatre autres médicaments ont été ajoutés à la liste mise à jour en 2018 car leur balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes les indications dans lesquelles ils sont autorisés :
- le nifuroxazide (Ercéfuryl° ou autre), un “anti-infectieux” intestinal ;
- le Duavive° (non commercialisé en France) prescrit dans les symptômes liés à la ménopause,
- le roflumilast (Daxas°) prescrit dans la bronchopneumopathie chronique obstructive sévère,
- et le sélexipag (Uptravi°) en cas d’hypertension artérielle pulmonaire.
L’information des patients : la clé
L’organisme rappelle qu’elle conseille aux professionnels de la santé d’éviter de prescrire ces médicaments dans l’intérêt des patients, en raison de leur inefficacité ou des risques que leur prise peut engendrer.
L’information des patients est primordiale pour qu’ils puissent prendre les décisions qui concernent leur santé en connaissance de cause. Parfois, les effets indésirables des médicaments font plus de bien que de mal, ce pourquoi certains décident d’arrêter leur traitement ou un de leurs médicaments.
Il est tout de même largement conseillé de consulter son médecin avant de prendre une telle décision.
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