L’anorexie est une maladie psychique survenant généralement à l’adolescence. Un nouveau constat inquiète les médecins : des enfants de plus en plus jeunes sont touchés par l’anorexie. Perte de poids anormale, obsession des quantités et des calories ingérées…. S’agit-il d’un phénomène passager ? Le point dans cet article sur l’anorexie chez l’enfant.
Sommaire
De plus en plus maigres, de plus en plus jeunes
Ce sont des médecins britanniques qui ont tiré la sonnette d’alarme en premier lieu. D’après les propos du Dr Marie-France Le Heuzey, qui travaille au sein du service de psychopathologie d’un hôpital parisien, “l’âge des troubles alimentaires, et notamment de l’anorexie, rajeunit de plus en plus. Il y a une vingtaine d’années, l’anorexie précoce était exceptionnelle. Aujourd’hui, le service accueille des enfants de 7-8 ans tous les mois”. Elle rajoute qu’elle compte parmi ses patients un petit garçon de 9 ans, une fillette de 7 ans et une autre de 12 ans, dont les troubles alimentaires ont commencé lorsqu’elle avait 6 ans.
Quelles en sont les causes ?
Le culte de la minceur est très présent dans notre société actuelle. Mannequins, actrices, stars de télé réalité… ont-elles une influence ? Non, pas directement selon la spécialiste, qui reconnait que les fillettes baignent depuis toujours dans ce culte de l’apparence. D’après elle, les fillettes sont de plus en plus soucieuses, de plus en plus jeunes de leur physique, notamment car la frontière entre les différentes générations n’existent plus (produits de beauté pour enfants, mode adulte/enfant similaire…). En bref, les jeunes filles veulent ressembler à des jeunes femmes. Si la valorisation de la minceur a son rôle à jouer, d’autres critères (génétiques, antécédents familiaux…) peuvent encourager la restriction alimentaire d’enfants anorexiques.
Il est aussi important d’analyser ce qu’il se passe à la maison, au repas plus précisément. Les enfants imitent leurs parents. Si ces derniers sont en permanente recherche de la minceur et contrôlent sans cesse leur alimentation (ainsi que celle de leurs enfants), cela peut engendrer des troubles alimentaires pour eux. En revanche, il est difficile de discerner les raisons exactes de cette précocité de la maladie. Selon le Dr Le Heuzey, “les causes de l’anorexie demeurent inconnues, c’est une maladie plus complexe qu’il n’y parait, aux origines multifactorielles. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est si difficile d’en guérir”.
Anorexie : quand s’inquiéter ?
Si votre enfant oublie de goûter deux soirs d’affilée ne vous inquiétez pas ! L’anorexie précoce peut se manifester de différentes façons : perte de poids significative, arrêt de la croissance (et de la prise de poids)… Ce sont les conséquences d’un changement de comportement de votre enfant, telles que la chasse aux calories, une préoccupation plus importante pour son poids, des changements alimentaires (refus d’aliments qu’il appréciait auparavant par exemple), une nécessité grandissante de pratiquer une activité sportive, un isolement social… D’après la spécialiste, il faut être vigilant et en parler à votre médecin ou pédiatre en cas de doute.
Quelle prise en charge ?
L’isolement à l’hôpital (séparation de la famille) a longtemps été la méthode utilisée pour soigner les enfants souffrant d’anorexie précoce. Aujourd’hui, d’autres méthodes sont privilégiées afin de faire reprendre du poids à l’enfant et de relancer sa croissance. Il peut donc désormais prendre un traitement médical, prescrit par le médecin (traitements correcteurs) ou bien suivre un programme nutritionnel de réglementation progressive fourni par un diététicien ou un nutritionniste. L’enfant peut aussi suivre un soin psychiatrique ou une psychothérapie familiale. En cas de dénutrition trop importante ou lorsque la famille défaille, l’hospitalisation devient nécessaire.
Sources : Destination Santé, Magic Maman, La Dépêche.