Dans son rapport publié mardi 20 février, l’association Générations futures dénonce la présence de résidus de pesticides dans de nombreux fruits et légumes non biologiques. L’association a utilisé la base de données officielles de la direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) et s’est concentrée sur 19 fruits et 33 légumes non bio, les plus courants dans nos assiettes. Voici leurs résultats !
Sommaire
Pesticides : 70% des fruits et 41% des légumes concernés
L’association Générations futures s’est appuyée sur les données officielles mesurant la présence de pesticides dans les fruits et légumes mises à disposition par la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) entre 2012 et 2016. Ces analyses officielles ont permis à l’association de réaliser un classement des fruits et des légumes en fonction de deux paramètres :
- la fréquence de la présence de résidus de pesticides mesurés
- et la fréquence des dépassements des limites maximales en résidus (LMR), sur une période allant de 2012 à 2016.
Selon cette étude, plus de 70% des échantillons de fruits et 41% des échantillons de légumes analysés contiennent des pesticides, qui on le sait, peuvent avoir des conséquences sur la santé des consommateurs ou des habitants qui vivent à proximité de champs traités. De même, le tribunal Monsanto a permis de se rendre compte à quel point les agriculteurs qui manipulent ces produits sont davantage exposés que le reste de la population à des risques de cancer de la prostate, du sang ou à la maladie de Parkinson.
A l’occasion de la publication de leurs résultats, l’association a appelé le gouvernement “à prendre des dispositions rapides et efficaces pour la promotion de l’agriculture biologique“ et à “réduire fortement l’usage des pesticides” dans l’agriculture non biologique.
Fruits : quels taux de pesticides ?
Sur les 19 fruits analysés, le raison est le plus exposé aux pesticides : 89% des échantillons de raisin examinés par la répression des fraudes entre 2012 et 2016 contenaient des résidus de pesticides. Les viticulteurs utilisent en moyenne 19 sortes de pesticides pour lutter contre les “indésirables” et produire de belles grappes à déguster ou à transformer en vin.
La clémentine, la mandarine, la cerise, le pamplemousse, la fraise, la nectarine, la pêche et l’orange arrivent en seconde position des fruits contenant le plus de pesticides avec plus de 80% concernés. Certains fruits dépassent même les limites maximales autorisées en Europe concernant les pesticides (7% des échantillons de cerises, près de 5% pour les mangues et les papayes). Au contraire, les fruits les moins contaminés sont l’avocat (23%), le kiwi (27%) et la prune-mirabelle (35%).
Légumes : ceux qui contiennent le plus et le moins de pesticides
Le céleri-branche serait donc le légume le plus contaminé aux pesticides, avec 84% des échantillons concernés par la présence de résidus. Les herbes fraîches (74,5%), l’endive (73%), le céleri-rave (71%) et la laitue arrivent juste après dans ce classement.
Sachez également qu’en moyenne un tiers des herbes fraîches, du céleri-branche, des blettes et des navets non biologiques dépassent le seuil légal autorisé de résidus de pesticides fixé par l’Union européenne. L’asperge (3%) et le maïs (1,9%) sont les légumes présentant le moins de traces de pesticides.
Plus de 40% des fruits et légumes contiennent plus de 2 pesticides
L’association s’inquiète aussi de l’effet cocktail potentiellement engendré par la consommation régulière de ces pesticides via l’alimentation. En 2016, près de 40% des échantillons de fruits et légumes examinés contenaient plus de deux pesticides. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) devrait prendre des mesures complémentaires pour corriger ces failles.
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