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Fossé masturbatoire : quand les inégalités hommes-femmes concernent aussi le plaisir solitaire

masturbation féminine illustrée avec un pamplemousse
© Martyna87 - iStock

« Le féminisme n’a plus lieu d’être » et « les femmes arrivent à de hauts postes de responsabilité », affirment certains. Même si l’on avance dans le bon sens sur certains points, l’égalité des droits reste bien loin d’être atteinte. En effet, si l’on tient compte des écarts de salaires entre les femmes et les hommes, le mercredi 4 novembre 2020 à 16h16, les femmes cessaient symboliquement d’être rémunérées pour le reste de l’année. En ce qui concerne la sexualité, on observe également des inégalités. Notamment au niveau de la masturbation puisque d’après une étude menée par la marque Womanizer les femmes auraient commencé à prendre du plaisir en solo qu’à partir du 14 août 2021, alors que ces messieurs s’amusent depuis le 1er janvier !

La masturbation féminine encore tabou

masturbation féminine illustrée avec une fleur
© malvestida-magazine – Unsplash

Selon l’Office allemand de la Statistique, une étude réalisée à Berlin montre qu’en moyenne, les hommes affirment se masturber 154 fois par an, quand les femmes ne le feraient que 49 fois. L’existence de ce fossé masturbatoire important persiste à cause des tabous et de la vision que porte la société sur le plaisir féminin. Déjà l’année dernière, la marque Womanizer, à l’origine de l’enquête, avait découvert que 11% des personnes interrogées trouvaient que la masturbation féminine était vue comme dégoûtante et indécente. En 2021, c’est pire puisque cette pensée concerne 18,6% de personnes interrogées et 25,5% pensent que la masturbation féminine est associée à de la négativité et de la honte. 

Un manque d’éducation sexuelle

Nous nous souvenons tous de l’atmosphère gênante qui régnait lors du seul et unique cours d’éducation sexuelle enseigné au collège. Vous souvenez-vous également de quoi il était question ? En France, les écoles parlent généralement de la contraception (33 %), la puberté (32 %), les infections sexuellement transmissibles (29 %), ainsi que la grossesse et la naissance des bébés (28 %). La masturbation ainsi que la simple notion de plaisir ne sont que très rarement évoquées. C’est là que réside le problème : comment déconstruire des préjugés sur le plaisir sexuel sans en nommer les pratiques ? Si on ne parle pas clairement de masturbation, il est logique que cette pratique soit plus sujette à l’ignorance ainsi qu’aux tabous. 

Mais la révolution est en marche ! 

stimulateur clitoridien
© dainis-graveris – Unsplash

Heureusement, de plus en plus de femmes prennent la parole pour lever les tabous à ce sujet, notamment sur les réseaux sociaux. @amaltahir, @Orgasme_et_moi, @Spmtamère ou encore @Jemenbatsleclito parlent librement de sextoys (de plus en plus de jouets sexuels uniquement dédiés au plaisir féminin voient le jour, à l’image du stimulateur clitoridien), de rapport au corps, de l’importance de connaître son fonctionnement, de consentement, ou tout simplement de plaisir. Il est temps que les femmes reprennent le pouvoir de leur vie sexuelle et de leur plaisir !