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Hypocondrie : les causes, les symptômes et les traitements

prostate cancer
© didesign021 / iStock

Dans l’acceptation générale, l’hypocondrie est une croyance persistante et erronée de se penser malade. Celle-ci intervient à partir d’une mauvaise interprétation de symptômes physiques. Cet état est tout à fait délétère pour le patient lorsqu’il dure dans le temps. Pour parler d’hypocondrie, il faut que l’état soit persistant durant au moins 6 moins. De plus, il doit modifier les comportements habituels de l’individu.

Les causes de l’hypocondrie

L’hypocondrie apparaît souvent en réponse à un événement vécu comme traumatisant pour le patient. Ces événements peuvent être différents d’un individu à l’autre. Ce qui importe ici, ce sera la façon dont le patient les interprétera. Cependant, certains événements déclencheurs sont récurrents :

  • Un parent, un proche, une connaissance est décédé des suites d’une maladie ;
  • Des boutons, des taches ou des marques apparaissent sur le corps du patient ;
  • Avoir été élevé par des parents anxieux.

Il faut également comprendre qu’aujourd’hui avec la prolifération des sites internet traitant de santé, il est facile de se croire malade. Deux clics et un mot clé permettent de prendre connaissance des informations relatives à bon nombre de pathologies.

Selon une étude IFOP, 13% des Français seraient touchés par une hypocondrie.

Woman sitting alone and depressed
© iStock

Sous quelle forme se présente l’hypocondrie ?

D’une certaine façon, le patient s’emprisonne seul dans ses pensées. Il se pensera malade, et ce, même si des examens cliniques lui confirment l’absence d’une pathologie. L’important est de comprendre qu’un patient hypocondriaque est malade réellement. Il ressent la maladie en lui, même si celle-ci n’a pas de substrats somatiques, de marque visible et tangible. Ces patients souffrent, et leur dire qu’ils n’ont rien n’est pas une solution.

Les troubles hypocondriaques, ou la “crainte excessive d’avoir une maladie” peuvent être de deux types d’après le DSM-5 (Manuel de diagnostic et statistique des troubles mentaux, version 5) :

  • à type de demande de soins : le patient recherche de manière fréquente les visites médicales, les examens de santé et tout autre soin de santés. Le patient attend une surveillance et une attention de la part du corps médical, et ce, même s’il ne reconnaît pas lui-même son hypocondrie.
  • à type évitant les soins : les soins médicaux seront rarement recherchés et utilisés dans ce type-là. Ce que le patient recherche, c’est en définitive un soutien et une écoute de son mal-être.

Toujours d’après le DSM-5, pour pouvoir statuer qu’un patient souffre d’une “crainte excessive d’avoir une maladie” il faut prendre en compte certaines informations.

Les patients souffrants d’hypocondrie sont extrêmement anxieux au sujet de leur santé. Ils examinent de manière régulière leur corps pour s’assurer qu’aucune maladie, marque ou infection n’a eu lieu depuis leur dernière vérification. Ou bien, ils peuvent (second type) se croire malades tout en évitant une vérification médicale.

Leurs préoccupations sont présentes depuis au moins 6 mois, toutefois, le sujet de leur obsession (la supposée maladie) peut être différent. Ainsi, dans un court laps de temps ils peuvent craindre d’avoir un cancer, puis une maladie de la peau, puis une maladie foudroyante.
Enfin, l’état des patients ne doit pas pouvoir être expliqué par une autre pathologie mentale ou physique (même si elles peuvent toutefois coexister) comme :

  • Des attaques de panique ;
  • Anxiété généralisée ;
  • Obsession d’une dysmorphie corporelle ;
  • Des TOC (troubles obsessionnels compulsifs) ;
  • Troubles délirants ;
  • Une maladie somatique à part entière.
Crédits : Flickr – ryan melaugh

Les traitements possibles

Les hypocondries névrotiques ou anxieuses peuvent être traitées. Un suivit par un professionnel de la santé mentale est nécessaire. Toutefois, un tiers des patients resteront dans cette zone hypocondriaque toute leur vie.

Différents moyens pourront être utilisés pour aider ces patients en souffrance :

  • Psychanalyse, ou thérapie à orientation psychanalytique : au cours de ces thérapies, le patient et le professionnel iront investiguer des périodes souvent lointaines de la vie du patient. Grâce à ce chemin là, ils pourront ensemble essayer de comprendre pourquoi l’événement à l’origine de l’hypocondrie a été vécu comme traumatisant.
  • Thérapie cognitivocomportementale : plus rapide que la première et structurée d’une manière différente. Le patient et le professionnel essaieront d’observer de quelle manière les comportements du patient ont été modifiés par la maladie, puis ils essaieront de changer les comportements problématiques ou handicapants.

De plus, un trouble hypocondriaque s’associe souvent à des troubles anxieux, un traitement médicamenteux peut alors être nécessaire. Toutefois ce dernier n’est pas toujours obligatoire. En effet, un soutien psychique ou physique peut souvent remplacer un anxiolytique.

Enfin, le National Health Service donne quelques recommandations concernant la gestion de l’hypocondrie :

  • Tenir un journal sur lequel noter les recherches de marques sur le corps, puis demander des avis à une tierce personne, enfin réduire la fréquence des vérifications ;
  • Faire un tableau des inquiétudes sur la santé en notant le problème d’une part et l’explication possible de l’autre (“j’ai mal au crâne” et “le mal de crâne peut être dû à l’anxiété”) ;
  • Lorsqu’une envie de vérification survient, se distraire avec une autre occupation comme le sport, la marche, le dessin, ou toutes autres activités ;
  • Essayer de reprendre des activités qui avaient été abandonnées à cause des craintes sur sa santé ;
  • Se relaxer au maximum, surtout lorsqu’une envie de vérification, ou qu’une angoisse survient.

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