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Rendez-vous médicaux en ligne : comment expliquer leur succès ?

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© gpointstudio / iStock

S’il y a encore quelques années, on décrochait son téléphone pour prendre un rendez-vous chez notre médecin généraliste ou spécialiste, on se connecte désormais sur internet et on clique sur l’horaire qui nous convient. La démarche d’une simplicité presque déconcertante, semble être, en effet, rentrée dans les mœurs. La preuve, aujourd’hui plus de 12 millions de Français réservent, chaque mois, un créneau de consultation médicale en ligne. Comment expliquer un tel engouement ? Quels sont les avantages pour les patriciens ? Réponses.

Dès 2014, les plate-formes de rendez-vous en ligne ont révolutionné le marché des consultations médicales. Une quinzaine d’acteurs se partagent actuellement le secteur dont le potentiel est énorme : aujourd’hui seul un tiers des médecins et des établissements de santé adhèrent à ce service payant (une centaine d’euros mensuels), soit 220 000 patriciens. Et il faut savoir que les Français sollicitent au total 2,3 milliards de fois par an 1,5 million de professionnels que compte le pays.

Soulager les médecins et réjouir les patients

Vous vous êtes peut-être déjà rendu sur Doctolib.fr ou MonDocteur.fr, par exemple, afin de réserver une consultation chez un dentiste ou un ORL. Ou bien avez-vous eu besoin de faire intervenir une infirmière à domicile grâce au site Medicalib.fr.
Depuis quelques années, en effet, ces plateformes numériques ont bouleversé le paysage médical. Leur objectif étant d’améliorer les services rendus par les médecins, tout en leur facilitant les prises de rendez-vous.

En effet, ces géants, avant de lancer leur site, ont listé trois problèmes majeurs rencontrés par les patriciens :

  • Les médecins passent 40% de leur temps à gérer des tâches administratives ;
  • Le parcours de prise de rendez-vous est souvent complexe (horaires d’ouverture du secrétariat limités) ;
  • Certains patients ne se présentent pas à leur rendez-vous (une vingtaine de consultations, en moyenne par mois et par médecin, ne seraient pas honorées).

D’ailleurs, le Ministère de la Santé considère que le développement de ces systèmes numériques facilite l’accès aux soins. En effet, une étude de l’Ifop menée en 2014, révélait que 64% des Français renonceraient à se faire soigner en raison des délais d’attente pour l’obtention d’un rendez-vous. Rappelons à cet effet, qu’en moyenne, il est nécessaire de patienter 4 jours pour rencontrer un médecin généraliste, 48 jours pour un dermatologue, 55 pour un gynécologue ou 104 pour un ophtalmologue.

D’après une nouvelle étude publiée en avril 2018 par la Fondation April et l’Institut BVA, intitulée “Les Français et le renoncement aux soins”, 75% des Français ont déjà renoncé “au moins une fois à se faire soigner quelle que soit la raison, une pratique plus fréquente parmi les Français les plus fragiles économiquement”.

En effet, le renoncement aux soins concerne davantage les étudiants (88% y ont renoncé au moins une fois), et les Français dont les revenus sont inférieurs à 2500€ (79%). Une piste : augmenter les revenus moyens des Français gagnant moins de 2500€ par mois faciliterait l’accès aux soins pour tous !

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© Pexels

Une souplesse appréciée par les malades

Côté patients, aussi, les avantages sont significatifs. Ces plateformes permettent de rentrer en contact avec un médecin, généraliste ou spécialiste, près de son domicile, en seulement quelques minutes. Pour cela, il suffit de prendre connaissance des disponibilités du médecin et de cliquer sur le créneau qui nous intéresse.
De plus, chacun peut se connecter sur le site internet, de jour comme de nuit, éventuellement annuler sa consultation, connaître les informations pratiques du cabinet (horaires d’ouverture et adresse précise, honoraires…), et s’abonner à un système d’alerte qui nous prévient si un créneau se libère, grâce, justement à un désistement.

Enfin, de telle sorte à diminuer au maximum les rendez-vous non honorés, un mail (parfois doublé d’un SMS) est envoyé aux patients la veille de la consultation. Il semblerait d’ailleurs que cette méthode réduit fortement les oublis (de l’ordre de 75%).

De nombreux établissements de santé se sont eux aussi tournés vers ces solutions informatiques, fournies par l’un des cinquante éditeurs de logiciels présents en France, pour une gestion simple et efficace, des prises de rendez-vous médicaux. Indépendants des plateformes citées plus haut, ces agendas numériques fonctionnent toutefois de la même manière. 

Une avancée technologique indispensable

Si cette innovation technologique répond à de réels besoins, il faut cependant être vigilent quant aux données personnelles recueillies sur ces sites. Récemment, une polémique a enflé en Australie, où une plateforme de rendez-vous médicaux a admis conserver l’état civil des patients, leurs positions GPS ainsi que leurs antécédents médicaux et hospitaliers.

En Europe, le nouveau règlement européen sur la protection des données (RGDP) est entré en vigueur fin mai 2018 afin de garantir aux patients une transparence des informations collectées et la possibilité de les rectifier voire de demander leur suppression.

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