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Alopécie : le témoignage Angélique

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Il y a quelques semaines, nous vous parlions ici d’une maladie : l’alopécie. En concordance avec l’explication des causes, symptômes et solutions d’une telle maladie, une jeune femme de 25 ans, Angélique, a décidé de témoigner, et de partager son expérience. Un témoignage sincère qui nous rappelle que la pelade est une maladie difficile qu’il faut connaître et prendre au sérieux.
Merci pour ces mots, pour tes mots, merci ces émotions, pour tes émotions. Merci.

« Je m’appelle Angélique, je vais sur mes 25 ans et cela fait maintenant 4 ans que je vis avec l’alopécie. En effet, septembre 2014 a marqué un tournant dans ma vie. En rinçant ma couleur, ma mère trouve un trou, lisse, de la taille d’une pièce de 2€ sur ma tête. Comme toute maman, elle a su garder son calme. Moi, je me suis effondrée dans les bras de mon père. J’avais peur de perdre mes cheveux, honnêtement, je vivais déjà mal dans mon corps, alors sans mes cheveux, sans ma féminité… Impossible.

La pelade face au corps médical

Par la suite je suis allée voir différents dermatologues. Les premiers n’ont su me répondre qu’un « ça va passer, faut pas s’affoler, mettez une crème, un gel et ça ira.». OK ! Je suis stressée par les examens, par mon passé, par un deuil à gérer. Mais quand même, j’ai traversé pire et jamais je n’avais eu de problèmes capillaires.angelique alopécie

Dans les mois qui ont suivi les crises se sont accentuées, démangeaisons incessantes et inconfortables. Chaque douche était un enfer, des cheveux de partout. Chaque matin ce trou grandissait et devenait de plus en plus difficile à cacher. Heureusement j’étais bien entourée par mes amis, ma famille et mon chéri. Lui que j’ai voulu quitter pour ne pas lui infliger ça…

“Le jour le plus difficile…”

Le jour le plus difficile a été celui où j’ai dû raser pour la première fois mes cheveux. J’étais en vacances chez une amie et plus les jours passaient, plus je prenais le toc de passer la main dans mes cheveux, en enlevant poignée par poignée. J’ai alors demandé à mon amie de me les raser, malgré les larmes et la douleur ce fut comme une délivrance. Plus de tocs, plus de cheveux partout, plus de mauvaises surprises. Heureusement, j’ai toujours anticipé et j’avais déjà acheté une perruque, je n’ai pas eu à vivre le crâne nu, cela aurait été trop dur pour moi.

Le choix de ma première perruque s’est fait dans un salon de coiffure spécialisé, Hair nature à Montélimar, ils ont été super ! J’ai pris une perruque qui se rapprochait beaucoup de ma coupe et de ma couleur naturelle pour ne pas faire un choc supplémentaire. Un bonnet de qualité, fait à la main et à la machine, en cheveux synthétiques, 500€, remboursé 250€ par ma complémentaire santé et 125€ par la sécu grâce à mon ALD (Affection de longue durée ndr.) acceptée. Faites-en la demande à votre médecin traitant, c’est important d’avoir une perruque de qualité et confortable.

 

Aujourd’hui je vis avec une perruque en cheveux naturels, faite à la main que j’ai payée 900€ car c’était une invendue. Sans cela elle en vaudrait plus de 1600€… Mon ALD ayant était refusée, je suis donc remboursé par la sécu seulement 85€. C’est le problème aujourd’hui… L’alopécie est mal prise en charge que ce soit pour les perruques qui ont une durée de vie d’un an, mais aussi pour la psychologie.

J’ai suivi une thérapie de 3 ans pour surmonter tout ça. Elle a changé ma vie et mon rapport avec la maladie. C’est pourquoi je conseille à tous ceux qui souffrent de pelade de suivre une thérapie, sans médicaments !

Reprendre le dessus

Je pense que le plus important pour surmonter l’alopécie est le mental ! Parce qu’on doit se battre en permanence contre notre corps qui, on ne sait pourquoi, à décider de détruire certaines parties de lui. Pour ma part, ça ne touche que mon crâne, mais l’alopécie peut également toucher les cils, les sourcils, tout le corps. On se bat contre la dépression également, on doit apprendre à s’accepter avec nos différents visages. Accepter le fait que des cheveux, des cils ne nous définissent pas. Personnellement, il m’arrive d’avoir des périodes de grosses fatigues, mais après toutes les prises de sang rien d’alarmant. Est-ce lié ? On ne sait pas, on ne sait d’ailleurs pas grand-chose sur cette maladie auto-immune.

Être une femme, c’est être une lumière de l’intérieur, s’aimer et accepter l’amour que l’on nous donne.

Je tiens à finir sur une note positive. Après 4 ans, j’ai réussi à prendre assez de recul pour dire qu’elle a changé ma vie. Aujourd’hui je suis bien dans mes baskets, j’ai appris à aimer mon corps, ma personnalité, sans me cacher derrière mes cheveux. On peut être une femme même le soir quand on enlève sa perruque, même sans poils. Être une femme, c’est être une lumière de l’intérieur, s’aimer et accepter l’amour que l’on nous donne.

Et puis un jour quelqu’un m’a dit « Avec ta serviette et sans perruque je crois que je ne t’avais jamais trouvé aussi sexy! Ça m’a fait l’effet d’une Wonder Woman au réveil!”

Je remercie mon amour, témoin de ma plus grande chute et de ma relève. Mes parents, mon frère, ma meilleure amie et mes proches. Et puis toi, Valentin, pour m’avoir donné la possibilité de témoigner. »

Encore merci Angélique pour ce partage, et sur ce, prenez soin de vous !

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