“Toutes les morphologies sont belles et séduisantes !” C’est en substance le discours “Body positive” qui se fait entendre depuis plusieurs années. Ce mouvement féministe connaît un réel succès, car les discriminations quotidiennes envers les personnes rondes, notamment, sont concrètes. La preuve que le phénomène est entendu : le célèbre dictionnaire Le Robert vient justement d’intégrer le mot “grossophobie” dans la langue française.
Si le mouvement “Body positive” est né en 1996 aux États-Unis à l’initiative de deux femmes, Connie Sobczak et Elisabeth Scott, c’est bien ces derniers mois qu’on en entend parler. Les blogueuses et mannequins – américains dans un premier temps, puis européens désormais – s’insurgent contre les diktats de beauté et de morphologies jugées idéales par les femmes elles-mêmes et par la société en général.
Sommaire
Qu’est-ce que le mouvement “Body positive” ?
D’abord féministe, le mouvement a pour but de sensibiliser les populations aux discriminations envers les personnes rondes, en particulier (mais aussi les trans), en les incitant à adopter une attitude d’indulgence vis-à-vis d’elles. Il vise aussi à faire accepter à chacune et à chacun son corps via la construction et l’affirmation de l’estime de soi.
Le mouvement “Body positive” s’adresse à tous les corps, toutes les morphologies et toutes les tailles. Son objectif demeure de construire une société innovante, qui ne se préoccupe plus des apparences physiques.
Comment rejoindre le mouvement ?
Plusieurs ouvrages s’attaquent au sujet des discriminations physiques. On peut déjà citer l’essai rédigé à quatre mains par Daria Marx et Eva Perez-Bello, fondatrices du collectif Gras Politique, “Gros” n’est pas un gros mot. Chroniques d’une discrimination ordinaire (à retrouver aux Éditions Flammarion, collection Librio Idées). Ainsi que le livre phénomène de Gabrielle Deydier, On ne naît pas grosse (Éditions Goutte d’Or), si réussi que son propos va être adapté en téléfilm et en bande dessinée.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses blogueuses militent pour davantage de bienveillance envers les hommes et les femmes. On a vu émerger sur Facebook, Twitter et Instagram, les hashtags #EmbraceTheSquish (“Aime ton gras”) et #AllBodiesAreGoodBodies “(Tous les corps sont de bons corps”) qui ont été largement repris à travers le monde.
En France, Léa Bordier a lancé sa chaîne Youtube et s’attache, en quelques minutes, à décomplexer une génération façonnée par les diktats de beauté. Elle dit d’ailleurs : “Selon moi, s’accepter physiquement, c’est le début d’une grosse dose de confiance qui te servira par exemple pour tes études, ta carrière, tes relations amicales, familiales ou amoureuses. Être en paix avec soi-même, c’est quand même hyper chouette et libérateur !”
Les marques de lingerie proposent de nouvelles tailles
Les grandes marques de lingerie soutiennent aussi le mouvement “Body positive” en lançant des nouvelles gammes dédiées aux grandes tailles. Depuis plusieurs années, déjà, Asos met en scène des mannequins de diverses morphologies dans ses publicités, et la chanteuse à succès Rihanna a récemment créé une ligne proposant de la lingerie jusqu’au XXXL (Savage x Fenty).
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