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Coronavirus : plus de la moitié des infirmiers déclarent être ” épuisés professionnellement “

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Crédits :Georgiy Datsenko/ istock

Une enquête menée par l’Ordre national des infirmiers a été rendue publique par le journal Le Parisien ce samedi 10 octobre. Sur 60 000 infirmiers interrogés, 57 % se sentent épuisés par la situation actuelle engendrée par la pandémie de la Covid-19. Une partie non négligeable d’entre eux vont jusqu’à vouloir changer de métiers. L’Ordre national des infirmiers lance un cri d’alerte. 

Des conditions de travail qui empirent

L’enquête s’est déroulée du 2 au 7 octobre. Tous les répondants étaient inscrits à l’Ordre. Parmi les réponses, la proportion des personnes se déclarant être en situation « d’épuisement professionnel » est de 57 %, contre 33 % au début de la crise sanitaire. L’étude énumère plusieurs causes à cela.

Tout d’abord, les effectifs restent clairement insuffisants selon un tiers des répondants. Les conséquences risquent de se faire ressentir sur la qualité des soins. Par exemple, 57 % considèrent ne pas avoir assez de temps à consacrer aux patients. Parallèlement, leur charge de travail a augmenté alors que 30 % des infirmiers attestent réaliser des tâches dépassant le cadre de leurs compétences.

Le matériel mis à disposition est également insuffisant : aucune amélioration par rapport au débit de la pandémie. Cela concerne tous les équipements de protection comme les masques, les blouses et les gants. En définitive, 43 % des répondants ne se sentent pas suffisamment préparés pour une seconde vague.

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Crédits :stefanamer/ istock

Certains infirmiers souhaitent « changer de profession »

Parmi les incohérences, certains des répondants relèvent l’insécurité de leur situation. Ainsi, 3,5 % d’entre eux ont déclaré avoir été invité à travailler alors même qu’ils étaient atteints de la Covid-19.

Face à cette réalité difficile, l’Ordre national des infirmiers s’inquiète que de plus en plus d’infirmiers décident de « jeter leur blouse ».

Objectif : revaloriser la profession

L’Ordre national des infirmiers souhaite que des mesures urgentes soient appliquées. Par une reconnaissance financière tout d’abord. Mais selon Patrick Chamboredon, le président de l’Ordre, il faut également rendre le métier d’infirmier plus attractif. Les perspectives d’évolution de carrière représentent une piste, tout comme une plus grande reconnaissance de leur aide à prodiguer des soins.

L’objectif est donc de redonner goût au métier d’infirmiers. Pour finir, le président de l’Ordre appelait tout le monde à respecter les gestes barrières afin de « vaincre collectivement l’épidémie ».