Les spécialistes de la santé mentale le disent depuis longtemps : un esprit sain et serein donne un corps sain et serein. L’anxiété, le stress (chronique ou passager), mais aussi les émotions négatives peut avoir un effet néfaste sur l’organisme d’une personne. Ce sont notamment les résultats d’une récente étude américaine dirigée par la professeure Jennifer Graham-Engeland.
Sommaire
Les émotions et le corps
L’émotion est une expérience ressentie aussi bien par le corps que par l’esprit. C’est un vécu psychophysique puisqu’une émotion pourra être ressentie au sein même de notre organisme. Sous l’angle de cette perspective, de nombreux spécialistes de la santé mentale se sont avancés pour exprimer le lien qui unit les affects à leurs expressions corporelles.
Cependant, il est difficile de concevoir un tel lien pour le corps médical strict. Longtemps raillée, cette notion est aujourd’hui étudiée scientifiquement.
Une étude novatrice
Déroulement de l’étude
L’étude du professeure Graham-Engeland est novatrice en tous points. Le but était de montrer l’impact des émotions négatives et positives sur le fonctionnement de la réponse immunitaire.
Pour ce faire, l’équipe de chercheurs a collecté des informations sur 220 personnes pendant deux semaines. Cette collecte s’est faite en deux niveaux :
- Évaluation des sentiments et émotions au fil du temps ;
- Prise de sang afin de déterminer leurs réponses immunitaires en recherchant des marqueurs inflammatoires (cytokines et protéine C réactive). Plus ces marqueurs sont présents, plus la personne sera susceptible de développer une pathologie somatique.

L’impact émotionnel
Les chercheurs ont découvert que les personnes présentant un taux important de marqueurs inflammatoires, présentaient également une humeur négative plusieurs fois par jour. Ces résultats sont également vrais si la prise de sang est effectuée longtemps après avoir ressenti l’émotion négative.
Cela rappelle donc l’importance de la temporalité dans l’impact des affects. Au plus longtemps une émotion négative sera ressentie, au plus elle aura un impact négatif sur la santé. Ainsi, dans le cas d’une dépression, ou d’une anxiété chronique, les effets délétères sur le corps peuvent être importants.
Les chercheurs ont également montré que pour les hommes de l’étude, avoir ressenti une émotion positive avant la prise de sang diminuait le taux de marqueurs inflammatoires.
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Le dilemme du corps et de l’esprit
Les professionnelles convaincues du lien entre corps et esprit ne peuvent être que ravies de cette nouvelle étude. En effet, les recherches de ce type sont assez rares. Souvent, celles-ci ne sont que descriptives ou basées sur des corpus de recherche et de tests anciens.
Les psychosomaticiens comme Pierre Marty ont toujours véhiculé cette notion de lien entre le corps et l’esprit. D’autres encore ont examiné l’impact du stress sur la santé physique et psychique, à l’instar du Professeur Jean-Benjamin Stora.
Il ne reste plus qu’à espérer que les recherches continuent en ce sens. Les auteurs de l’étude espèrent que leurs résultats « inciteront de nouvelles recherches à comprendre le lien qui existe entre l’affect et l’inflammation, ce qui pourrait favoriser des interventions psychosociales novatrices qui favorisent la santé dans son ensemble et aident à rompre un cycle pouvant mener à inflammation chronique, invalidité et maladie. »
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