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Suis-je drogué à Game Of Thrones ?

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Nous sommes le 15 avril 2019, et bon nombre d’entre vous vivent ce jour comme un moment spécial. Pourquoi ? Car c’est aujourd’hui la sortie du premier épisode de l’ultime saison de la série Game Of Thones ! Un jour important, donc, pour tous les fans. Enfin, nous parlons de fans, mais n’est-il pas plutôt judicieux de parler de sériphiles, ou encore d’addicts aux séries ?

Le concept de dépendance

Le concept de dépendance ne s’applique pas encore aux séries, mais cela ne serait tarder. En effet, il existe deux types de dépendance :

  • Physiologique : une substance agit sur le corps et oblige la personne à prendre sa dose ;
  • Comportementale : le comportement est source de satisfaction, ce qui oblige l’individu à prendre sa dose.

Les deux types sont souvent interalliés et les dissocier est compliqué, au point que, traiter l’une sans traiter l’autre est quasiment impossible. Ce qui va permettre de définir une addiction, c’est l’oscillation entre le plaisir et le déplaisir. Autrement dit, la personne avec une addiction va reproduire inlassablement un comportement (jeux, pris de substance ou autre) pour arriver au plaisir. Mais le déplaisir, lui, est lié le plus souvent à la perte de liberté de cette personne puisqu’elle est prise dans une boucle comportementale sans fin. Elle fait et refait les choses, jusqu’au point où sa vie se détériore.

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La sériphilie, une addiction comme les autres ?

La seule dépendance comportementale sans substance, reconnue scientifiquement, est l’addiction aux jeux d’argent. Mais d’après certains critères, les séries peuvent aussi être à l’origine d’une addiction. Si l’on regarde bien, lorsqu’elle se trouve devant une série, certaines personnes n’arrivent plus à se contrôler. Un épisode, puis deux, puis l’escalade commencent et de plus en plus d’épisodes s’enchainent. Finalement, elles finissent par regarder toute une saison. Ce type de comportement se nomme aujourd’hui le binge watching, regarder une série entière, en un minimum de temps.

Prenons pour exemple la nouvelle et ultime saison de la série à succès Game Of Thrones, tirée du livre de George R. R. Martin. Cette saison est attendue avec impatience par des milliers de personnes, et de partout dans le monde. Pour se préparer à cette sortie, de nombreux fans se sont refaits la saison précédente, mais d’autres, eux, ont regardé la série depuis son tout premier épisode, et souvent en très peu de temps. Mais ce n’est pas tout, le stress que procure la peur du spoil peut totalement gâcher la journée de certains, comme si leurs espoirs étaient perdus.

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On peut également trouver des conséquences délétères à cette addiction. Le sommeil ou le travail peuvent rapidement être impactés par ces visionnages intempestifs. Nathalie Camart, psychologue et enseignante-chercheuse, expliquait en 2016 pour Libération « Certains sujets déclarent par exemple qu’ils sont tellement connectés aux personnages et immergés dans l’identification qu’ils peuvent trouver moins d’intérêt à leur vie en général et négligent des activités quotidiennes. »

Des points positifs

L’addiction aux séries est évidemment renforcée par le monde dans lequel nous vivons. Nous pouvons consommer autant que nous voulons grâce aux plateformes de streamings, et c’est justement ça qui permet la sériphilie. Où nous voulons, quand nous voulons, et surtout, autant que nous voulons.

Cela dit, Nathalie Camart explique que « la série peut être synonyme d’enrichissement personnel, de plaisir, et elle permet d’échapper aux soucis du quotidien. La découverte d’autres mondes et les comportements des personnages apportent souvent des connaissances ou des réponses. D’après nos premières données, les personnes ne regardent pas forcément tous les jours, et pas plus le week-end que la semaine. » Alors non, tout n’est pas à jeter dans les séries. Il faut simplement les sélectionner et faire preuve d’un peu de retenue quant au nombre d’heures passées devant. En moyenne, ce sont deux à trois heures par jour qui leur sont consacrées. Alors mieux vaut être vigilant !

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