Mise au grand jour par la saison 8 de la série American Horror Story, la trypophobie – communément appelée la “peur des trous” – fait désormais parler d’elle. Cette angoisse des trous serait liée à un mécanisme de défense hérité de nos ancêtres. Une étude de chercheurs américains sur les réactions de la pupille de l’œil, nous en apprend plus.
Sommaire
Une étude sur les trous
L’équipe de chercheurs, composée de Vladislav Ayzenberg, Meghan R. Hickey et Stella F. Lourenco de l’université d’Emory aux États-Unis, a travaillé sur la question de la trypophobie. En observant les réaction des pupilles des yeux de plus de 80 sujets, face à différentes images de trous. Des trous creusés par des animaux (serpents, abeilles ou araignées), mais aussi des trous neutres, tels que dans des tuyaux, de la mie de pain, des coraux ou encore les trous des donuts ! Les chercheurs ont ainsi remarqué que les sujets éprouvaient des réactions émotionnelles étonnantes.
« Des réactions de dégoût »
Les chercheurs expliquent dans leur étude publiée dans le journal PeerJ que « contrairement aux images d’animaux menaçants (qui engendrent des réactions de peur et d’anxiété liées au système nerveux sympathique), les images de trous, elles, faisaient plutôt intervenir le système nerveux parasympathique : nous avons surtout constaté des réactions de dégoût ».
Les réactions de phobie du système nerveux sympathique, sont souvent caractérisées par une augmentation de la fréquence cardiaque et de la respiration. Les réactions du système parasympathique quant à elles se distinguent, pour la majeure partie, par une baisse de la fréquence cardiaque et un rétrécissement des pupilles.
Comment expliquer la trypophobie ?
La trypophobie n’est pas une peur à proprement parler. Elle génère plutôt un dégoût (de faible ou de forte intensité). Cette aversion est héritée d’un mécanisme de défense ancestrale d’après les chercheurs. Grâce au dégoût que provoquent les trous et les creux, l’homme aurait pu reconnaître les champignons, les peaux malades et ainsi s’en protéger.
Ce mécanisme de trypophobie serait donc un moyen physiologique de survie, que nos ancêtres adoptaient. Notre œil repère les vides, les trous, les creux, et en déduire le danger potentiel. « Ces indices visuels indiquent que le corps doit être prudent, tout en fermant le corps, comme pour limiter son exposition à quelque chose qui pourrait être nocif », déclare Vladislav Ayzenberg, l’un des chercheurs.
La trypophobie reste une aversion handicapante pour les personnes qui en souffrent. Les ruches ou les fleurs de lotus, par exemple, peuvent causer de fortes crises d’angoisses, voire des crises de panique ou des crises de tétanie. Malgré les recherches et les nombreux témoignages, cette phobie n’est toujours pas reconnue par le manuel de diagnostics et de statistiques des troubles mentaux, appelé American Psychiatric Association’s Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders (DSM).
Comment gérer son angoisse des trous ?
Une méthode efficace pour gérer sa trypophobie est l’hypnose médicale. Grâce à cette alternative naturelle, l’hypnothérapeute va chercher à apprivoiser la source de l’angoisse, en l’occurrence les trous. Il devra également faire en sorte que le patient n’appréhende plus et ne cherche plus à contrôler son environnement.
Ces angoisses peuvent aussi être soulagées grâce à des psychothérapies, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), mais également l’art-thérapie ou une psychanalyse.
Sources : ScienceDaily et NCBI