L’association L214 Éthique & Animaux est une association française qui lutte pour la protection animale. Depuis plusieurs années, elle révèle les conditions parfois cruelles d’élevage, de transport, de pêche ou d’abattage des animaux pour notre consommation.
Grâce à une preuve vidéo de maltraitance publiée par l’association en 2016, le tribunal correctionnel d’Alès a sanctionné un employé de l’abattoir du Vigan, pourtant certifié bio, qui a été filmé en train d’électrocuter inutilement des moutons. Peut-on encore avoir confiance dans les labels bio concernant la viande ?
Sommaire
Maltraitance d’animaux à Vigan : la justice condamne l’auteur
Le tribunal correctionnel d’Alès a décidé de condamner l’employé de l’abattoir de Vigan, dans le Gard, à une interdiction d’exercer dans un abattoir pendant 5 ans. Il a également été condamné à 8 mois de prison avec sursis et à une amende de 2000 € au titre de 17 contraventions. D’après l’association L214, la communauté de communes exploitant l’abattoir est aussi reconnue coupable de 5 contraventions pour un montant de 3750 €.
Cette sanction juridique sonne comme un avertissement à l’égard des abattoirs de France, notamment de ceux certifiés d’un label biologique. Elle devrait faire prendre conscience aux consommateurs, aux employés et aux directeurs d’abattoirs ou de centres d’élevages de la gravité des situations de maltraitance ou de violence particulière concernant les animaux.
Viande bio anti-maltraitance : quels labels choisir ?
Les derniers scandales qui ont fait parlé de la viande, certifiée biologique ou non, mais teintée de maltraitance ont ouvert les yeux à de nombreux consommateurs, bien conscients que les cas de maltraitance dans ces abattoirs ou élevages certifiés restent assez inhabituels et prêts à changer leur alimentation, soit en devenant vegan, soit en se renseignant sur les labels.
Des labels garantissant des méthodes d’élevage respectueuses de l’animal
Certains labels assurent un respect du bien-être des animaux dans leurs méthodes d’élevage ou de production :
- AB pour l’agriculture biologique,
- Label Rouge,
- Viande de France,
- certains AOP (appelle d’origine protégée), AOC (appellation d’origine contrôlée), IGP (indication géographique protégée)
La plupart de ces labels bio promettent l’absence d’OGM dans les aliments fournis aux animaux, un minimum de traitements médicaux ou un espace de vie assez grand. Dans les labels AB ou Label Rouge, l’animal vit plus longtemps avant d’être abattu : 81 jours minimum pour un poulet, contre 40 jours dans l’agriculture non labellisée.
Existe-t-il des labels certifiant des méthodes d’abattage respectueuses ?
Le label AB (Agriculture biologique) garantit également des règles plus strictes en matière d’abattage. Pour abattre des animaux labellisés bio, les abattoirs doivent aussi obtenir une certification AB.
Les labels AB et Label rouge garantissent un temps de transport des animaux réduit au minimum (24 heures au maximum). De même, le transporteur a interdiction d’utiliser des calmants ou un dispositif électrique pour les calmer ou les diriger.
Les abattoirs certifiés bio (AB) doivent parquer les animaux labellisés dans un espace à part et tout le lot doit être abattu en une seule fois pour éviter un mélanger avec des animaux non certifiés bio. Les appareils d’abattage doivent être entièrement nettoyés avant d’accueillir des animaux labellisés.
Enfin, la loi oblige les abattoirs à “prendre les mesures nécessaires pour éviter la douleur et atténuer autant que possible la détresse et la souffrance des animaux pendant l’abattage ou la mise à mort”. Agriculture bio ou non, l’animal devrait donc toujours avoir été étourdi avant d’être abattu par un professionnel selon la méthode de son choix. Mais même dans la filière bio, l’abattage rituel serait autorisé et permettrait de ne pas procéder à un étourdissement préalable, même s’il n’est pas pratiqué par tous.
Séparer l’abattage des animaux bio des filières traditionnelles
Les associations de protection des animaux militent pour modifier la réglementation afin que l’abattage d’animaux bio se différencie davantage de la filière conventionnelle, comme l’association Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF).
Cette association PMAF publie également des conseils. Elle recommande par exemple de “couper systématiquement les deux carotides de l’animal saigné, et non une seule comme c’est souvent le cas, afin d’accélérer le processus et de limiter les risques de réveil de l’animal”.
Si cela vous écœure, vous pouvez aussi songer à arrêter la viande et à trouver d’autres sources de protéines et de fer.
Sources : Association L214, Europe 1