La théorie du Big Five est la base de la recherche sur la personnalité en psychologie. Concrétisée par Costa et McCrae dans les années 1987-1992, elle sert aujourd’hui de socle pour beaucoup de chercheurs. D’après cette théorie, la personnalité humaine serait composées de cinq traits principaux. Or, une étude récente montre qu’il n’y en aurait que quatre.
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Une étude rendue possible par le monde moderne
L’étude des chercheurs du Department of Chemical and Biological Engineering, de l’Université Northwestern (USA) utilise une méthode simple pour trouver ses participants : réunir les données d’internet.
Il vous est probablement déjà arrivé de faire un test de personnalité sur internet, ou d’en passer un lors d’un entretien d’embauche. La plupart de ces tests sont basés sur des études scientifiques, validées par des chercheurs du monde entier. Malgré tout, les questionnaires disponibles sur le web ne sont pas d’une fiabilité absolue, et seules peuvent valoir réellement les conclusions d’un spécialiste.
Or pour cette étude, parue dans le Nature Human Behaviour, les chercheurs ont utilisé les données récoltées sur le web, par différents grands projets de recherche (comme John Johnson’s IPIP-NEO, myPersonality ou BBC’s Big Personality Test). Ces grands projets ont amassé une grande quantité d’informations sur le fonctionnement de la personnalité humaine et sur sa cartographie. En reprenant ces données, les chercheurs ont étudié plus de 1,5 million de tests.
« Ce qui est vraiment génial, c’est qu’une étude avec un ensemble de données aussi important n’aurait pas été possible avant le web », explique l’un des chercheurs.
De l’ancien modèle au nouveau modèle de la personnalité
Il est communément admis aujourd’hui que la personnalité se structure autour d’un modèle en cinq faces. Chacune des faces recouvrant un champ de la personnalité :
- Le névrosisme : qui se rapporte à la probabilité d’une personne de se sentir morose, anxieuse, solitaire, déprimée ou en colère ;
- L’extraversion : qui se réfère à la façon dont une personne est sociable et affirmée ;
- L’agréabilité : savoir si une personne est sympathique, prévenante et amicale au regard des autres ;
- L’ouverture : la curiosité d’une personne et sa volonté à accéder à de nouvelles expériences ;
- La conscience : la probabilité qu’une personne soit organisée et fiable.
En analysant toutes les données recueillies, les chercheurs ont réussi à établir une nouvelle cartographie de la personnalité, non plus structurée par cinq facettes, mais par quatre. Comme l’explique l’un des chercheurs, les quatre nouvelles faces de la personnalité sont très bien marquées lors de l’analyse. Sur le plan statistique, c’est très positif, une étude de cette envergure peut changer les choses.
Les quatre faces de la personnalité humaine
Les quatre groupes identifiés possèdent chacune des caractéristiques différentes :
- Les personnalités “moyennes” sont plutôt extraverties et névrosées (au sens du névrosisme sus-cité), mais leur ouverture est faible. D’après Martin Gerlach, coauteur de l’étude, les personnes typiques (Monsieur-Tout-le-Monde) se retrouveraient dans cette catégorie.
- Les personnalités “réservées” ne sont pas particulièrement ouvertes ou extraverties et ne sont pas non plus névrosées. Cependant, elles obtiennent de meilleurs résultats en matière de conscience et d’agréabilité. Ce sont souvent de bons employés.
- Les personnalités “modèles” sont peu névrosées, mais tous les autres traits de personnalité – extraversion, ouverture, agréabilité et conscience – sont élevés. Les scientifiques ajoutent également qu’il y a plus de femmes que d’hommes dans cette catégorie. D’après les chercheurs, ces personnalités-ci sont les plus fiables de toutes. Elles s’occupent bien de toutes les tâches qu’on leur confie.
- Les personnalités “égocentriques” ont une extraversion très élevée, mais elles se situent au-dessous de la moyenne en termes d’ouverture, d’amabilité et de conscience professionnelle. D’après l’un des chercheurs « ce sont des personnes avec lesquelles vous ne voulez pas sortir ». Toutefois, il affirme qu’en avançant dans l’âge, les gens ont tendance à sortir de cette personnalité pour tendre vers une autre. Souvent, les jeunes adolescents – les garçons en général – sont de ce type-là.
Conclure sur la personnalité
Cette recherche met donc en évidence une nouvelle carte de notre personnalité. Cela fait des millénaires que l’Homme cherche à cracker le code de l’humain. Depuis l’époque d’Hyppocrate, l’on essaie de classer des types de personnalité. Aujourd’hui, grâce aux très nombreuses informations que nous offre internet et à l’intelligence de certains scientifiques, nous pouvons nous en approcher.
Il faut toutefois noter l’importance du changement dans ces théories-là. En effet, il ne faut pas croire qu’être dans l’une de ces catégories déterminera toute la vie d’une personne. Notre personnalité peut fluctuer et changer. Nous pouvons passer d’un type à un autre au cours des années.
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