Un mélanome est un cancer de la peau ou des muqueuses se développant à partir des mélanocytes. Ces cancers passent souvent inaperçus pendant des années à cause de leurs ressemblances avec les grains de beauté (des nævi). Pour les repérer, il est conseillé de pratiquer des auto-examens. Vous pouvez également vous faire aider par votre conjoint lors de cette vérification. Mais parfois, il s’avère que votre conjoint présente justement ce cancer de la peau et que vous aussi. Voyons ensemble ce qu’est le mélanome de la Saint-Valentin.
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Le mélanome de la Saint-Valentin
L’article paru dans le Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology (JEADV) a été rédigé par des dermatologues italiens qui rapportent un cas très particulier, celui d’un mélanome conjugal, ou plutôt de deux mélanomes conjugaux.
Un couple est venu en consultation dermatologique un 14 février pour faire vérifier leurs grains de beauté. Sur l’homme comme sur la femme, une tache suspecte se trouvait au même endroit : l’épaule droite. Les examens du couple ont révélé que les nævi sur leurs épaules sont bien des mélanomes malins, des cancers de la peau.
Pour monsieur, comme pour madame, les deux grains de beautés cancéreux ont été enlevés. Mais il n’en reste pas moins que ce cas est tout particulier. « En raison de cette coïncidence impressionnante, le jour de la Saint-Valentin, de deux mélanomes au même endroit dans un couple de conjoints, nous avons décidé de renommer le Mélanome connubial (mélanome conjugal, ndlr) en tant que “mélanome de Saint-Valentin” », expliquent les auteurs de l’article.
Un trait d’humour pour quelque chose qui n’est pas drôle et en plus, pas si rare que cela.
De nombreux cas dans l’Histoire
Comme le rappellent ces dermatologues, de nombreux cas de mélanomes de la Saint-Valentin ont été observés dans l’Histoire. Ils sont souvent présents aux mêmes endroits sur deux individus qui ne sont pas reliés par les liens du sang.
En effet, le mélanome est un cancer qui doit d’autant plus être surveillé si d’autres cas sont présents chez de proches parents ou dans la famille du patient. Or, dans ce cas précis, seule une union relie le mari et la femme. Pas de lien de sang, pas de consanguinité, pas d’inceste.
C’est en 1959 que le dermatologue Nash a examiné pour la première fois des cas de tumeurs similaires chez des personnes liées, mais n’ayant pas le même sang. Il a alors spéculé sur la présence de facteurs carcinogènes ou de certaines habitudes provoquant l’apparition de ces pathologies mais, malheureusement, rien n’a pu être prouvé.
La question est alors entière : comment des conjoints peuvent-ils contracter un mélanome similaire, localisé dans la même zone corporelle, si précisément ? La coïncidence n’est pas à exclure, cependant, beaucoup de coïncidences signifient souvent quelque chose.
L’auto-examen ABCDE
Certes, nommer un cas de mélanome connubiale « Mélanome de la Saint-Valentin » à l’approche de ladite fête est un bon titre comme le disent les auteurs italiens. Cela dit, nous pouvons en profiter pour rappeler l’importance de l’auto-examen. Cette vérification permet souvent d’intervenir au plus vite en cas de mélanome.
Placez-vous devant un miroir et vérifiez vos grains de beauté. Où se trouvent-ils ? Quelle texture ont-ils ? Puis pratiquez le test ABCDE, si l’un d’eux correspond aux cas suivants, consultez un spécialiste au plus vite :
- Lorsqu’un grain de beauté apparaît et évolue rapidement ou plus vite que les autres
- Lorsqu’un grain de beauté correspond à au moins 3 des 5 critères de la règle ABCDE :
– A pour asymétrie : si on divise le grain de beauté en deux, les deux parties ne sont pas symétriques, ou identiques.
– B pour bordure irrégulière : les bords du grain de beauté ne sont pas nets.
– C pour différence de couleurs : le grain de beauté possède plusieurs couleurs : brun clair, brun foncé, rosé…
– D pour dimensions : il fait plus de 6 millimètres
– E pour évolution : il change rapidement ou plus rapidement que d’autres. Ce critère seul peut être le signe précurseur de certains mélanomes agressifs.