Le film Pleasure sera en salle le 20 octobre prochain et propose un voyage criant de vérité dans les coulisses de l’industrie de la pornographie mainstream. Sélectionné au Festival de Cannes cette année et au Festival de Deauville qui ouvre ses portes vendredi 3 septembre, c’est la production choc de l’année. Ninja Thyberg, réalisatrice suédoise, s’attaque à cet univers patriarcal fait d’espoirs et de désillusions. Une plongée glaçante de réalisme qui ne laisse pas indifférent.
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Sois belle et tais-toi
Le premier conseil que reçoivent les actrices X à leurs débuts dans l’industrie est de ne pas faire de vagues et d’accepter ce qu’on leur demande. Le consentement, qui doit être obligatoire sur les plateaux de tournage n’est pas toujours au rendez-vous. Il n’est en effet pas facile, voire impossible, une fois nue et entourée par les caméras et le personnel de refuser quoi que ce soit. C’est ce que montre le film au travers de son actrice principale qui étouffe sous la pression. La liberté sexuelle promise se dérobe et le dégoût des pratiques sexuelles imposées prend le dessus. La réalité est souvent différente des fantasmes communs. Les corps sont malmenés, les filles sous-payées et psychologiquement violentées.
Focus sur les coulisses de la pornographie
Selon les propos de la réalisatrice dans le dossier de presse, « on voit les travailleuses du sexe comme des gens dont on consomme le travail et on les méprise un peu. Les actrices pornos savent exactement ce qu’est le patriarcat. Elles l’affrontent tous les jours, de manière stratégique ». L’histoire narre les premiers pas de Bella, une jeune femme en quête de plaisir et de gloire, propulsée sur le devant de la scène. Elle découvre très vite l’envers du décor et les pratiques violentes, abusives et la loi du silence qui entoure cette industrie.
Un écho à Hot Girl Wanted
Hot Girl Wanted est un documentaire choc produit par Netflix en 2015 sur l’industrie de la pornographie pro-amateur qui avait fait grand bruit. Il suit le parcours de jeunes filles, étudiantes ou en situation de précarité, dans leur quête de célébrité facile et de plaisir charnel. Décrivant tour à tour la violence physique comme morale, l’obligation de simuler des scènes de viol ou de dégradation pour rester « rentables », le documentaire met le doigt sur les pratiques abusives des producteurs et la dure réalité pour des filles si jeunes.
Sources : Madmoizelle, LCI