in

D’après cette étude, vivre seul pourrait vous rendre fou !

solitude Anemone123 / Pixabay
© Anemone123 / Pixabay

De plus en plus d’adultes vivent aujourd’hui seuls, un fait plutôt récent dut aux modifications des normes sociétales. Auparavant, un adulte normal se devait de fonder une famille et de vivre à ses côtés. Cette norme n’est maintenant plus d’actualité. Cela dit, d’après une étude disponible sur PLOS ONE, il existerait un lien entre le fait de vivre seul et celui de présenter un trouble mental courant. Les chercheurs ont également ciblé la cause première de ce lien. On vous en dit plus.

Les troubles mentaux courants

Les troubles mentaux sont catégorisés et classés dans un manuel diagnostique nommé le DSM (manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux). De celui-ci, nous pouvons extraire, analyser et diagnostiquer les caractéristiques précises de chacune des maladies mentales notées. Mais parmi l’ensemble des troubles mentaux répertoriés, certains sont plus courants que d’autres. Nous retrouvons ainsi :

  • Les troubles de l’humeur : ces troubles ont pour caractéristique principale de perturber l’humeur du patient. Ils comprennent les troubles dépressifs, ainsi que les troubles bipolaires.
  • L’anxiété : dans les différents manuels diagnostiques, l’anxiété regroupe souvent les troubles phobiques, les angoisses, les anxiétés sociales ou de séparations. Bref tout un panel de ressentis négatifs causés ou causant une surcharge de stress au patient.
  • Les troubles liés à l’usage de substances : ces troubles mentaux s’expliquent par l’usage intense et/ou fréquent de substance telles que l’alcool, le tabac, les drogues. Les problématiques mentales interviennent alors soit lors de la prise uniquement, soit lors de la prise ainsi qu’en absence de prise. Le sevrage est habituellement difficile et conduit à de fortes décompensations psychopathologiques.
solitude tristesse dépression alcool alcoolisme cigarette tabac
© Pixabay

Vivre seul et présenter un trouble mental

Les études antérieures

De plus en plus de personnes vivent seules, et cela n’est pas près de s’arrêter. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreuses études se sont déjà penchées sur le possible lien entre le fait de vivre seul et celui de présenter un trouble mental courant. Or jusqu’à présent, les différentes études n’étaient pas convaincantes. En effet, les résultats ne pouvaient souvent pas être appliqués à la population globale, ou mondiale, ce qui pose un réel problème quant à l’utilité de ladite recherche.

Surtout, la plupart des études n’ont analysé que le lien possible entre la dépression et la vie en solitaire et n’ont pas non plus observé les différents facteurs possibles causant ce lien.

La recherche actuelle

C’est alors pour pallier à ces différents défauts que la présente étude a vu le jour. Pour obtenir leurs résultats, des scientifiques de l’Université de Versailles, à Saint-Quentin-en-Yvelines, en France, ont analysé les données de 20 503 adultes âgés de 16 à 74 ans vivant en Angleterre.  Ces données proviennent de trois enquêtes nationales britanniques sur la morbidité psychiatrique ayant eu lieu en 1993, 2000 et 2007.

Les données permettent d’avoir aussi bien des éléments psychiques concernant chaque personne, mais également des informations sur la taille et le poids, le niveau d’éducation, le statut professionnel, la consommation d’alcool et de drogues, le soutien social et le sentiment de solitude. Ce croisement de données (mentale, physique et socioéconomique) permettra par la suite de faire le lien entre les troubles mentaux et le fait de vivre seul (qui passe de 8,8% en 1993 à 10,7% en 2007).

depression-2-pixabay
© Pixabay

Les résultats

L’analyse des résultats est formelle : pour tous les âges et peu importe le sexe, il existe un lien réel entre vivre seul et souffrir d’un trouble mental courant ! En 2007, 24,7% des sujets vivant seuls étaient atteint d’un de ces troubles, contre seulement 15,4% des sujets ne vivant pas seuls. Mais pourquoi ? D’après les chercheurs, le lien est expliqué à hauteur de 84% par le phénomène de solitude. 

La plus grosse limite de cette étude repose sur son mode de fonctionnement. En effet, il est impossible d’évaluer son sens : une personne a-t-elle développé un trouble mental courant parce qu’elle vivait seule ou a-t-elle développé un trouble mental puis elle a décidé de vivre seule ? La question devra trouver sa réponse dans de nouvelles études, mais elle permet au moins de nous rendre compte que l’épidémie de solitude est une réalité à laquelle il faut trouver des solutions, et ce, le plus rapidement possible.

Source

Articles liés :

3 avantages qu’ont les célibataires par rapport aux personnes en couple

La solitude plus meurtrière que l’obésité !

Personnes âgées : 4 façons de les aider à retrouver leur indépendance