Organe complexe au carrefour des voies urinaires et spermatiques, la prostate est une petite glande de la taille d’une noix. Saine, elle produit le liquide constituant le sperme. Discrète, les hommes (qui sont les seuls à en posséder) n’y prêtent que peu d’attention au cours de leur vie.
Un constat bien malheureux puisque chaque année en France, 71 500 nouveaux cas de cancer de la prostate sont détectés, et 300 000 personnes en sont atteintes. Touchant un homme âgé de 60 à 79 ans sur dix, c’est le cancer le plus fréquent en France, selon les chiffres de l’Institut de veille sanitaire (InVs). Maintenant que les chiffres ont parlé, comment prévenir ce risque ? Comment préserver la prostate ?
Sommaire
1) Sélénium et vitamine E : avec modération
Une première étude réalisée en 1996 stipulait que le sélénium réduisait de 63 % le risque d’être atteint de ce cancer. En 1998, une autre étude finlandaise ajoutait que la vitamine E et le bêtacarotène diminuent ce risque de 32 %. Cependant, une étude plus récente (2012) intitulée « Selenium and Vitamin E Cancer Prevention Trial » a démontré le contraire. Les scientifiques ont prouvé qu’en plus de ne pas protéger contre ce cancer, la prise de fortes doses de sélénium (200 mcg/jour) et de vitamine E (400 UI/jour) augmente fortement le risque de développer un cancer de la prostate de haut grade. Inutiles de renforcer ses réserves en sélénium (noix, levure de bière, poissons, fruits de mer et foie de poulet), ou en vitamine E (noix, amandes, huiles végétales, jaune d’œuf).
2) Optez pour le soja
Une consommation très régulière de farine de soja, de lait de soja, de tofu ou encore de tempeh est préconisée. La raison ? Les Asiatiques, friands de ces phyto-œstrogènes, particulièrement d’une alimentation riche en isoflavones, souffrent véritablement moins de cancers de la prostate que les Européens et Américains.
3) « 5 fruits et légumes par jour » : une formule qui fonctionne
Plusieurs études épidémiologiques l’attestent, la consommation d’au moins 5 fruits et légumes par jour prévient des cancers, celui de la prostate ne faisant pas exception. Pourtant, seulement 10 % des hommes suivraient véritablement ce conseil, 30 % d’entre eux manqueraient de vitamine C.
Il est particulièrement recommandé de consommer des brocolis (et les légumes de la famille des crucifères de manière générale) et de boire du thé vert de manière quotidienne. Ajoutez à cela du curcumin (une à deux fois par semaine, selon le Pr Zerbib) et vous aurez adopté le comportement alimentaire idéal pour pallier les risques de cancer de la prostate.
4) Attention à l’excès de graisses animales et de calcium
Les graisses d’origine animale, riches en acides gras saturés et en cholestérol sont à éviter. Il est conseillé de les remplacer par de « bonnes » graisses telles que les acides gras oméga 3, que l’on retrouve dans des poissons gras (saumon, sardine, maquereau…) et les huiles (lin, colza, noix). D’ailleurs, privilégiez la cuisine à l’huile plutôt qu’au beurre.
Une consommation « normale » (800mg/jour jusqu’à 55 ans) de calcium n’augmenterait pas nécessairement les risques de cancer de la prostate cependant, selon plusieurs études épidémiologiques, une consommation à forte dose (plus de 2g/jour) serait à proscrire. Ceci serait dû au fait que l’ingestion excessive de calcium entraîne la diminution de la production de vitamine D (protectrice des cellules de la prostate).
5) Se faire dépister régulièrement
Organe associé à la virilité, à la fertilité, à la jeunesse, parler de sa prostate à un médecin serait une action délicate à réaliser pour la plupart des hommes. Contrairement à ce qui peut être entendu, le cancer de la prostate est aussi discret que celle-ci, il ne provoque aucun symptôme. Lorsque ceux-ci apparaissent c’est que le cancer en est déjà à un stade avancé (métastasé). Un dépistage précoce, spontané et régulier est alors vivement conseillé. La meilleure prévention demeure d’ailleurs celle du dépistage.
Aujourd’hui les scientifiques semblent réservés quant au régime à adopter pour prévenir les risques de cancer de la prostate, même si, comme le professeur Jean-Luc Moreau, urologue au centre d’urologie de Nancy et membre de l’Association Française d’Urologie (AFU), ils prônent le régime méditerranéen (peu de viandes et beaucoup de légumes). Si des ambivalences subsistent chez les experts quant aux attitudes à adopter pour préserver sa prostate, tous s’accordent à dire que la meilleure prévention reste celle du dépistage régulier.
Sources : Olliscience ; SantéMagazine ; 20minutes ; NotreTemps