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Recourir à la chirurgie pour ressembler à un filtre Snapchat : la tendance qui inquiète

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© Zorandimzr / iStock

Il y a quelques semaines, Docteur Tamalou faisait état de la tendance très dangereuse du peegasm, lancée sur les réseaux sociaux visant à se retenir d’uriner pendant de longues heures, afin de ressentir un orgasme sexuel au moment d’aller aux toilettes. Cette semaine, une autre mode lancée aux États-Unis et en Grande-Bretagne inquiète les médecins : recourir à la chirurgie esthétique pour ressembler aux filtres parfaits de Snapchat. Les adolescentes complexées semblent être les premières victimes.

Un article rédigé par trois médecins du département de dermatologie de l’université de Boston et publié dans la revue Journal of the American Medical Association, alerte, en effet, sur le risque de dysmorphophobie, (l’obsession autour d’un défaut physique), liée à l’utilisation excessive de filtres Snapchat ou Instagram.

L’impossibilité de viser la perfection

Si, auparavant, les Américaines se présentaient devant les chirurgiens esthétiques pour ressembler à leurs stars préférées (Rihanna, Kim Kardashian, Beyonce ou Shakira en tête), elles souhaitent aujourd’hui une peau lisse, légèrement rosie au niveau des pommettes, un nez plus fin, des lèvres pulpeuses et des grands yeux brillants, comme sur les selfies qu’elles prennent avec les filtres Snapchat. Les médecins qui signent cet article ont même baptisé cette tendance de “dysmorphophobie de Snapchat”.

Selon eux, « cette tendance est alarmante dans la mesure où les filtres appliqués aux photos font apparaître un physique inaccessible et réduisent la frontière entre la réalité et le fantasme pour ces patients. »

snapchat filtre danger
© Flickr

Vouloir être encore plus beau sur les selfies Snapchat

Autre tendance, inquiétante, elle aussi : les patient.e.s réclameraient, en outre, de plus en plus souvent des opérations de chirurgie esthétique afin d’être plus beaux sur leurs selfies. Selon cette même étude, 55 % des chirurgiens américains auraient déjà été confrontés à ce type de demandes, en 2017, contre 42 % en 2015. « L’omniprésence de ces filtres peut impacter l’estime de soi, voire agir comme déclencheur d’une peur de la dysmorphophobie corporelle », poursuivent les trois médecins.

En effet, les personnes atteintes de dysmorphophobie ont des comportements apparentés aux troubles obsessionnels compulsifs (TOC) vis-à-vis de leur physique. Ces personnes utilisent donc les réseaux sociaux pour se rassurer sur leur attractivité, avec comme objectif principal d’être populaire et enregistrer de nombreux likes sur les réseaux sociaux.
Les professionnels à l’origine de cette étude incitent désormais leurs confrères à refuser ce genre d’opération et à renvoyer les patients vers un service psychologique.

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