Les dispositifs intra-utérins tels que le stérilet Mirena représentent des avantages indéniables, mais ils comportent aussi des effets indésirables assez nombreux et de plus en plus de femmes s’en plaignent. Quels sont-ils ?
Commercialisé par la société Bayer, qui a récemment racheté celle de Monsanto, producteur de pesticides, le stérilet Mirena est un dispositif intra-utérin (DIU) prescrit depuis environ 20 ans pour éviter une grossesse ou des règles trop abondantes (ménorragies fonctionnelles). Il agit pendant 5 ans en libérant un progestatif (le lévonorgestrel) dans l’utérus.
Attention si vous l’utilisez ! Le 12 mai 2017, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a pu constater une augmentation des déclarations d’effets indésirables très probablement liés au stérilet-médicament Mirena.
Même si la plupart de ces effets indésirables sont inscrits dans la notice destinée aux patientes, l’apparition de nouveaux signaux a été signalée.
Effets indésirables connus :
- maux de tête,
- gonflement abdominal,
- inflammation du vagin,
- humeur dépressive,
- kystes dans la région des ovaires.
Nouveaux effets indésirables non mentionnés dans la notice d’information du Mirena :
- anxiété,
- vertiges,
- fatigue,
- irritabilité.
D’après l’ANSM, ces effets indésirables ont été évalués par l’Agence Européenne du Médicament, qui a conclu en novembre 2017, “qu’il n’y avait pas suffisamment de données pour établir un lien direct entre l’apparition de ces effets indésirables, notamment l’anxiété, et ces dispositifs intra-utérins.” Entre temps, l’ANSM a mené des enquêtes sur le territoire national suite aux déclarations de nouveaux effets indésirables reçues.
Plus de 2 700 déclarations ont été enregistrées entre le 15 mai et le 4 août 2017, dont 870 rapportaient surtout des symptômes d’anxiété. Ces effets indésirables étant susceptibles d’être liés au lévonorgestrel Mirena, l’ANSM a entrepris une enquête de pharmacovigilance sur les deux dispositifs intra-utérins hormonaux contenant du lévonorgestrel : Mirena et Jaydess, les deux seuls disponibles en France.
En novembre 2017, au regard des résultats de l’enquête, l’ANSM a décidé de continuer de surveiller ces médicaments et de lancer une étude complémentaire de pharmaco-épidémiologie pour étudier certains symptômes. Elle incite les femmes victimes d’effets indésirables de dispositifs intra-utérins (DIU) à se rapprocher de l’association Stérilet Hormones Vigilance (lien ci-dessous).
Stérilet : quels sont les autres effets indésirables ?
Le DIU au cuivre peut allonger la durée des règles tandis que le DIU hormonal peut provoquer de petits saignements répétés ou une disparition des règles, ainsi qu’une prise de poids ou une poussée d’acné. Les deux types de DIU comportent ces mêmes risques : infections, expulsion, perforation ou migration après la pose du stérilet.
Par exemple, la notice du stérilet Mirena précise que le risque d’expulsion concerne 1 à 10 femmes sur 100, le risque d’infection des voies génitales 1 à 10 femmes sur 1000, et la perforation de l’utérus 1 à 10 femmes sur 10 000. Toutefois, ces risques seraient exceptionnels, selon la Haute Autorité de Santé.
C’est pourquoi il est recommandé de consulter son gynécologue au moins 1 fois par an après la pose du stérilet afin de s’assurer que celui-ci est bien placé.
Mirena : une association de patientes victimes a été créée
Les patientes victimes des effets secondaires et indésirables du stérilet Mirena ont récemment créé l’association “Stérilet Hormones Vigilance” afin de dénoncer ces effets, suite au succès du groupe Facebook “Victimes du stérilet hormonal Mirena”. Ce groupe Facebook réunit déjà plus 25.000 membres.
Voici l’extrait d’un témoignage trouvé sur la page Facebook “Les dangers du stérilet Mirena” en mai 2017 :
“(…) En plus de la découverte de ces migraines, je perdais mes cheveux sans arrêt, à devoir passer l’aspirateur 2 fois par jour et tout récupérer après les shampoings. Côté libido, franchement pas top non plus d’autant plus que j’ai fait pour la 1ère fois des mycoses vaginales à répétition.”
Pour contacter les membres de l’association SVH (Stérilet Vigilance Hormones), consultez leur page Facebook : Groupe Facebook des victimes du Mirena ou leur site web.
Le groupe Facebook de l’association comptait 13.000 membres en mai 2017, il en compte aujourd’hui 25.000 (octobre 2018).
Sources : Santé Magazine, Sud Ouest