Tout est dans le nom, un orgasme nocturne est un orgasme qui se produit pendant que la personne dort. Mais comme souvent, les choses ne sont pas si évidentes que ça. Comment se déclenchent-ils ? À quel âge ? Sont-ils identiques chez l’homme et chez la femme ?
Sommaire
Homme et femme : femme ou homme
L’érection masculine
En tout état de fait, les hommes possèdent une chose que les femmes n’ont pas : un pénis. Il existe donc chez l’homme un organe visible, soumis aux aléas hormonaux, situationnels, psychologiques et physiques. En fonction de ces quatre facteurs, le pénis peut, ou non, déclencher une érection, ou décharger une éjaculation.
L’un des phénomènes les plus connus est celui de l’érection matinale. Beaucoup d’hommes se réveillent au petit matin, le sexe gorgé de sang. Au-delà de 40 ans, cette érection matinale est souvent considérée comme un bon signe. Une indication sur la bonne santé de la personne, sur le fonctionnement correct de sa prostate.
Mais tout au long de sa vie, ces érections seront notamment un point d’observation pour les professionnels de la santé mentale. En effet, les troubles de l’érection sont observés depuis cet angle :
- Si le patient souffre de troubles de l’érection lors des rapports sexuels, mais constate une érection matinale, le trouble est certainement psychique ;
- Si le patient constate des troubles de l’érection lors des rapports, sans érection matinale, le trouble est très certainement physique.
Le rêve humide
Il peut arriver qu’une érection se produise la nuit, mais n’en reste pas au simple stade de l’érection. L’éjaculation nocturne est un phénomène que beaucoup d’adolescents ont vécu. Celles-ci sont souvent moins intenses (en termes de qualité et de quantité) que lorsque la personne est éveillée, mais promettent des réveils très particuliers.

L’orgasme nocturne
Enfin, la femme aussi vit ce phénomène-là, mais sur une période différente. Si l’homme fait des rêves humides à l’adolescence, la femme, quant à elle, aura plus souvent ses orgasmes nocturnes aux alentours de la quarantaine.
Ces orgasmes seront similaires dans leurs réactions physiologiques à ceux constatés au réveil :
- Augmentation de l’afflux sanguin ;
- Augmentation du souffle ;
- Lubrification vaginale ;
- Les grandes lèvres s’écartent ;
- Les petites lèvres et le clitoris se gorgent de sang.
D’où viennent-ils ?
D’où viennent ces orgasmes et ces éjaculations nocturnes ? Pourquoi ont-ils lieu ? Le docteur Veluire, gynécologue-obstétricienne et sexologue, rappelle que les rêves érotiques peuvent être l’origine d’une excitation sexuelle intense. Cela dit, ils n’ont pas forcément le même impact chez l’homme et chez la femme.
Les rêves érotiques et la tension sexuelle
Les rêves érotiques ont une utilité pour notre psychisme : la décharge des tensions. Si vous n’avez pas eu de rapports sexuels depuis longtemps, ou que ceux que vous avez ne vous satisfont pas pleinement, vous avez de fortes chances de faire un de ces rêves.
Attention, vous pouvez également vivre une rêverie érotique alors que vous vous sentez tout à fait complet dans votre relation. Que votre partenaire vous connaît, et qu’il vous plaît.
Souvent, ces simples rêves vont produire chez l’homme une excitation directe. Le pénis se mettra alors en érection, et une éjaculation nocturne pourra même avoir lieu. Mais ce processus est plus délicat chez la femme. L’homme accède facilement aux informations sur son excitation puisque chez lui, tout est visible tout de suite. Pour une femme, ce ressenti peut se faire plus discret si elle ne se connaît pas très bien ou si elle n’a pas (ou peu) eu de rapports.

L’oxygénation des corps caverneux
Dans une approche plus physiologique, à quoi peuvent servir ces excitations nocturnes ? Il se pourrait que ces moments où le corps est poussé par ses pulsions sexuelles servent également à oxygéner les corps caverneux du pénis ET du clitoris (lui aussi en contient).
Les érections et les excitations incontrôlées seraient notamment dues à ce processus. “Une sorte d’entretien régulier en somme” explique le docteur Veluire, qui servirait à garder en forme ces organes.
Un paysage inexploré !
Investiguer les zones génitales est une chose difficile culturellement et matériellement. On peut placer des capteurs sur le pénis de l’homme, mais pour une femme, c’est plus difficile. Si l’on ajoute à cela le caractère intime de la sexualité féminine, on se retrouve avec un problème proche de l’insoluble.
Il existe aussi une difficulté d’expression. Parler de ses expériences solitaires est souvent compliqué, alors lorsque celles-ci concernent des éjaculations ou des orgasmes nocturnes, n’en parlons pas. Le vécu émotionnel et sexuel est une chose encore très tabou, pour en parler, il faut avoir une pleine confiance en l’autre, ce qui rend les recherches très difficiles.
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