Mardi 27 novembre, la ministre de la Santé Agnès Buzyn annonçait que la Haute Autorité de Santé avait – enfin – émis un avis favorable au remboursement du préservatif. Dès le 10 décembre, vous pourrez vous faire prescrire des préservatifs par votre médecin généraliste ou une sage-femme. Une prescription concernant les boîtes de 6, 12 ou 24 préservatifs de la marque Eden. Faisons le point ensemble.
Un constat alarmant
La mise en place d’un tel dispositif fait écho au constat alarmant sur la santé sexuelle chez les jeunes. Les 15-29 ans représentent :
- 78 % des infections à chlamydia (infection bactérienne sexuellement transmissible) ;
- 65 % des infections à gonocoque ;
- 33 % des cas de syphilis rapportés.
En plus de cela, il faut bien comprendre que les jeunes représentent un quart des 6 000 nouveaux cas de VIH rapporté chaque année. Il faut donc accentuer la prévention, par tous les moyens. En France, cinq millions de préservatifs sont disponibles gratuitement. Toutefois, un paquet à 3, 4, 6 euros peut être trop cher pour un adolescent.
Comme le dit Caroline Izambert, responsable du plaidoyer de cette nouvelle mesure « la prévention se construit dans le dialogue, pas tout seul avec sa pièce de deux euros le soir devant le distributeur ». Il était temps de mettre en place un dispositif ne culpabilisant pas la personne souhaitant se protéger. Car même si les préservatifs sont largement utilisés lors des premiers rapports, ils sont très vite délaissés.
Enfin, cette nouvelle prise en charge “tombe bien” puisque le 1er décembre est la date de la journée mondiale de lutte contre le sida.
La prise en charge
Une prescription, une ordonnance, qui pourra donc être faite par un médecin ou une sage-femme à destination d’un homme ou d’une femme. Mais attention, tous les préservatifs ne sont pas concernés par cette démarche. En effet, elle ne concerne que les préservatifs de la marque Eden, celle d’un laboratoire français Majorelle. Ce fabricant est le seul à posséder un avis favorable de la Haute Autorité de santé préalablement nécessaire pour pouvoir être remboursé. Cette marque est la seule à avoir reçu cette autorisation, puisqu’elle est la seule à en avoir fait la demande… À méditer.
Dans les faits, voilà comment les choses se passeront. Vous vous rendrez chez votre médecin, celui-ci pourra alors vous prescrire des préservatifs. L’assurance-maladie prendra alors à sa charge 60 % du coût de ces préservatifs. Pour ce qui est du reste des boîtes, une bonne complémentaire devrait pouvoir prendre le reste à charge.
Lorsque l’on sait que les adolescents peuvent maintenant disposer d’une consultation gratuite de prévention auprès d’un médecin, et que près de deux millions de couples utiliseraient des préservatifs comme moyens de contraception – ou de protection – d’après la Hautes Autorité de santé, l’on peut se réjouir de la mise en place d’un tel dispositif.
Sur ce, prenez soin de vous !