Le phénomène de dysphorie post-coïtale se caractérise par des larmes ou de l’irritabilité, après un rapport sexuel. L’acte qui donne, en principe, du plaisir et des émotions positives peut, chez certaines femmes se terminer par des sanglots souvent déstabilisant pour le conjoint. Comment expliquer ce blues et comment réagir ? Voici quelques pistes pour mieux le comprendre.
Les hormones produites lors et après un rapport sexuel procurent généralement un sentiment de plénitude chez la majorité des personnes. Chez d’autres, l’acte fait ressortir de la tristesse, de la mélancolie, de l’agitation voire même une certaine agressivité. Les études ont montré qu’elles éclatent en sanglots alors même que le rapport a été satisfaisant, et qu’elles ne font pas preuve de dépression reconnue.
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Que dit la science ?
Le blues après le sexe reste mal connu et peu étudié. Les recherchent sur le sujet concernent essentiellement les femmes, bien que les médecins croient que la dysphorie post-coïtale toucherait également les hommes.
Les chiffres publiés par les équipes de chercheurs qui se sont penchés sur la question sont assez variables :
- En 2011, une étude montre que 3,7% des femmes aurait connu un épisode de dysphorie post-coïtale dans les quatre semaines précédant l’étude. 7,7% déclarent avoir vécu un tel épisode au cours de leur vie.
- En revanche, des travaux rendus publics en 2015 attestent que 5% des femmes ont connu au moins une fois une dysphorie dans le dernier mois, et 46% pour lesquelles ce symptôme persiste au cours de la vie.
- Une dernière étude a enfin constaté des chiffres plus proches, de respectivement 10% et 32,9%.
D’où vient la dysphorie post-coïtale ?
Il semblerait que des facteurs à la fois psychologiques et affectifs déclencheraient ce phénomène. Certains professionnels pensent aussi que des gênes pourraient en être à l’origine.
La chute brutale de l’octycine – l’hormone de l’attachement – est souvent évoquée par les personnes touchées. Certaines d’entre elles avouent même que la forte volonté de fusion avec son/sa partenaire, sera brutalement interrompue lorsque l’union charnelle se termine. En outre, la séparation peut être très mal vécue.
Selon des psychologues, cette réaction peut venir d’un manque de satisfaction quant à la relation entretenue avec son/sa partenaire. Par exemple, lorsque son couple bat de l’aile, en cas d’histoire d’un soir ou avec un sex friend.
En 2005, un psychiatre américain a émis l’hypothèse que l’amygdale était en cause. Cette glande cérébrale qui régule les réponses émotionnelles du corps.
Il avait également mis en exergue une corrélation avec l’abus sexuel chez l’enfant et l’adulte.
Comment réagir ?
Ressentir des émotions après l’amour est normal, tant l’orgasme est d’une intensité physique, psychique et émotionnelle. On peut donc se sentir joyeux, triste, mélancolique. La survenue du blues après le sexe est un événement qui n’est pas rare, qui n’a rien d’anormal dans la plupart des cas et qui peut être relativisé.
En revanche, s’il provoque une souffrance ou des interrogations perturbantes, il est conseillé d’en parler à un sexologue, à un médecin ou à un psychologue. Ces séances permettront d’analyser le contexte de survenue, d’être rassuré(e) sur la qualité de sa relation à l’autre (qui n’est pas forcément en cause), de faire un travail sur soi s’il est nécessaire (si la volonté de fusion demeure trop importante, par exemple).
De même, si la dysphorie est en lien avec une agression sexuelle, une psychothérapie est vivement encouragée et recommandée.
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