Ce jeudi 23 août 2018, le magazine 60 millions de consommateurs révèle que des couches, des laits hydratants, certaines lotions nettoyantes ainsi que des lingettes pour bébé contiennent de nombreux produits chimiques, potentiellement toxiques. 155 produits d’hygiène ont été passés à la loupe : plusieurs d’entre eux, dont certains de grandes marques de cosmétique, contiennent des résidus de glyphosate, des molécules allergisantes voire irritantes.
Une première enquête sur les produits pour bébé fut publiée en février 2017. Les résultats d’une seconde étude tombent en cette fin d’été 2018, sont révélés par FranceInfo.
De nouveau, les équipes du magazine 60 millions de consommateurs ont analysé des dizaines de produits issus de l’industrie, dédiés à l’hygiène des tout-petits. Conclusions : de bonnes, mais aussi de mauvaises surprises. En cause, des toxiques, dont le glyphosate considéré comme “cancérigène probable” par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
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Des dioxines et des résidus de pesticides dans les couches-culottes
La première étude sur le sujet menée en février 2017 par l’association, dévoilait la présence de résidus de substances potentiellement toxiques, comme des pesticides, dans certaines couches pour bébés. Une douzaine de marques ont été cette année décortiquées : de façon globale, le nombre de couches ne contenant aucune trace de substances chimiques est plus important qu’en 2017. Sauf les couches de la marque Mots d’enfant, (disponibles dans les supermarchés E. Leclerc), et Love & Green, qui présentaient de bons résultats l’an passé, renferment désormais des produits nocifs. Ceci s’expliquerait par un changement de sous-traitant dans la chaîne d’approvisionnement.
Cependant, même si les teneurs en substances chimiques restent faibles, le risque sanitaire n’est pas écarté. En effet, selon 60 millions de consommateurs, « les nourrissons sont également exposés aux glyphosates et aux COV via d’autres sources ».
Des lingettes nettoyantes potentiellement allergisantes
Le magazine épingle ensuite plusieurs marques de lingettes nettoyantes. Si la plupart des fabricants ont renoncé aux ingrédients controversés, notamment le phénoxyéthanol, dès 2012 après l’alerte de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), trois entreprises continuent d’en inclure de leurs lingettes. En outre, elles contiennent des composés indésirables, comme des irritants et des allergisants. À éviter donc en raison de la fréquente élevée et de la zone de leur utilisation.
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Les produits nettoyants et hydratants ne font pas mieux
Sur 47 soins hydratants analysés, sept sont à proscrire : ils contiennent en effet du phénoxyéthanol. Mauvaise nouvelle en revanche pour tous les produits : ils incluent du parfum – même les produits étiquetés comme bio. Le magazine recommande alors de privilégier les laits hydratants sans parfum, mais seule une poignée existe aujourd’hui.
Les lotions nettoyantes tirent légèrement leur épingle du jeu. Rinçables à l’eau, elles ne pénètrent pas dans la peau des bébés. De plus, les fabricants s’efforcent de limiter les substances irritantes de leurs soins.
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Les étiquettes difficiles à comprendre
L’Association dénonce – comme en 2017 – la difficulté à déchiffrer les étiquettes des produits d’hygiène et cosmétiques. D’après elle, « les fabricants ne font toujours pas figurer la composition complète sur les emballages. Cette information figure parfois sur les sites internet des marques. Ce qui est insuffisant.»
Par exemple, aucune réglementation encadre l’étiquetage des couches-culottes. On ne sait jamais alors exactement quels ingrédients composent ces produits. Si certains fabricants jouent le jeu de la transparence, la majorité entretient le doute. Le consommateur doit alors faire ses propres recherches sur le net pour déchiffrer les étiquettes et faire son choix parmi la foule d’offres.
Quelles recommandations alors ?
L’Association 60 millions de consommateurs conseille aux parents d’utiliser le moins de produits cosmétiques possibles. Des études montrent qu’en moyenne, six soins différents sont appliqués sur la peau des bébés chaque jour. Pour l’Association, cette utilisation massive n’est pas justifiée.
Il est ensuite recommandé de regarder les étiquettes : moins la liste des ingrédients est longue, mieux c’est.
Évitez autant que possible les soins de grandes marques disponibles en supermarché. Leur notoriété ne reflète pas toujours la qualité de leurs produits.
Enfin, bannissez les parfums : si des publicités nous ont longtemps vanté les mérites du savon Cadum, un bébé n’a en réalité pas besoin de sentir bon. On pense avant tout à sa santé !
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