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La masturbation rend-elle impuissant ?

homme douche cheveux rincer
© Pixabay / Olichel

Voilà un mythe des plus importants, l’idée selon laquelle se masturber rendrait impuissant est une erreur de jugement. Une erreur qui a marqué et marque encore des générations entières d’adolescents. Non, la masturbation n’est pas liée à une augmentation du risque de troubles de l’érection.

Les troubles de l’érection

Non, ce ne sont pas vos séances solos qui vous rendront impuissant, rassurez-vous. Le trouble de l’érection est une vraie pathologie dont les origines et les facteurs sont multiples. Le dysfonctionnement ou le trouble de l’érection est l’incapacité de développer et de maintenir une érection pour des relations sexuelles ou une activité sexuelle satisfaisante.

Les troubles de l’érection : quelques causes

Certains facteurs, prédictifs, sont connaître :

  • L’âge : au-delà de 40 ans, le risque de développer un trouble érectile augmente de 5 % toutes les années ;
  • La prise de certains médicaments ;
  • Le diabète ;
  • Les problèmes et pathologies urétrales, prostatiques, urinaires ;
  • Le surpoids ;
  • Les problèmes cardiaques ;
  • La consommation de substances nocive comme la drogue, la cigarette, l’alcool ;
  • Les troubles vasculaires.

Classés ainsi, on peut facilement s’imaginer que les troubles de l’érection ne sont que physiologiques, et c’est un peu ce que l’on a toujours voulu nous faire croire. Mais il n’en est rien.
Les troubles érectiles ont également une origine psychique. Certaines conditions, certains événements peuvent parfois conduire à une incapacité — temporaire ou durable — à produire une érection de “qualité”.

homme pantalon pénis mains
© Pixabay

Les jeunes

Ceci est d’autant plus vrai chez les jeunes patients qui présentent ce type de pathologie. En effet, le taux élevé de testostérone diminue le risque de dysfonctions. Cela dit, lorsqu’elles sont présentent, le diagnostic s’oriente souvent vers une cause psychologique (même si les facteurs physiques sont aussi investigués) :

  • Stress ;
  • Anxiété ;
  • Choc post-traumatique ;
  • Insomnie ;
  • Emploi stressant ;
  • Stress de performance.

Pourquoi nous a-t-on dit que la masturbation, ce n’était pas bien ?

La culture du péché

La masturbation n’est pas une chose sale, mauvaise ou encore interdite. La culture — notamment chrétienne — a longtemps mis un tabou sur les pratiques sexuelles ne conduisant pas la procréation. Par là, nous pouvons également entendre toutes autres pratiques visant, finalement, à avoir du plaisir (solitaire ou en couple).

L’auto-érotisme était un acte condamné pendant près de trois siècles (du début du XVIIIe jusqu’au milieu du XXe). Punitions, sévices corporels, prières devaient servir au pardon du pécheur ayant commis un péché charnel, celui de l’onanisme.

Un (mauvais) livre sur les plaisirs solos

Comme le rapporte le magazine Sciences Humaines , le coup de grâce sera donné, selon l’historien Thomas Laqueur, en 1712 par John Marten (chirurgien, pornographe et aussi charlatan à ses heures). Son ouvrage publié de manière anonyme «Onania, ou l’odieux péché de la masturbation et toutes ses conséquences affreuses pour les deux sexes» fera un grand mal à la pratique du plaisir solitaire.

Dans ce chef-d’œuvre — d’idées fausses — se mêlent conseils moraux et physiques pour les monstres ayant déjà péché. D’après cet ouvrage, cécité, démence, tuberculose, ulcères, convulsions, épilepsie et mort prématurée trouveraient leurs origines dans la masturbation. Rien que ça.

homme pornographie
© Pixabay

Non, vous n’allez pas être impuissant, ni sourd, ni aveugle, mais…

Vous l’aurez donc compris, les idées reçues sur la masturbation sont anciennes. Non, celle-ci ne vous rendra ni stérile, ni sourd ou encore aveugle. Mais comme nous l’avons dit plus haut, certains facteurs peuvent influencer la qualité d’une érection.

Le porno et la masturbation

Le porno est aujourd’hui très important, surtout chez les jeunes, mais celui-ci peut avoir un impact. En effet, si la masturbation ne cause pas de troubles érectiles de manière directe et physiologique, la pornographie peut, elle, avoir un rôle dans l’apparition de cette pathologie.

Le stress de performance et la pornographie

Ce rôle est d’ordre psychologique et produit ce que l’on nomme le “stress de performance”. Les vidéos pornographiques véhiculent souvent — ou presque tout le temps — des images d’hommes grands, musclés, très largement membrés et performants dans la durée. Ils sont en majorité représentatifs des standards stéréotypés de “masculinités”.

Voir ses vidéos souvent produit alors chez le jeune un besoin de comparaison : il VEUT être comme l’acteur. Mais il sait également que ses partenaires (réels ou futurs) ont accès à ces vidéos, c’est pourquoi : il DOIT être comme l’acteur, il DOIT être aussi performant.
Le passage du “vouloir” au “devoir” est alors à l’origine du stress de performance qui peut à terme provoquer une “panne” au moment de l’acte.

Bronner et Ben-Zion ont déclaré en 2014, suite à leur étude, que les patients qui diminuent leur exposition aux vidéos pornographiques retrouvaient une sexualité “normale”, sans – trop — de stress.

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